In the years 1648-54, the Polish have to face a Zaporozhian cossack rebellion, under Bohdan Chmelnitsky. Here is a french text, translated from Ukrainian manuscripts.
Dans les années 1648 à 1654, les Polonais font face à une rébellion de Cosaques zaporoques, sous Bogdan Chmeltizki. Voici deux relations concernant les victoires Cosaques de l'année 1648, traduites de manuscrits de Kiev.
Ci-dessus : Les Cosaques zaporogues écrivant une lettre au sultan de Turquie. Tableau de Ilya Repine (1880-91).
L’an 1647, Vladislav, roi de Pologne, répondit à Barabasch,
aide-de-camp de la troupe des Cosaques, sur ses très humbles remontrances au
sujet des cruautés inouïes que commettaient les Polonais sous sa propre
signature et sous son sceau : Si vous êtes de braves Cosaques, vous
avez encore le sabre et de la force, défendez-vous.
Bogdan Chmelnizki sorti de sa prison, surprit cette signature et la
lettre du roi écrite à Barabasch, et se sauva avec ces lettres dans la
setsche des Cosaques-Saporogues, le 7 décembre. Après avoir ameuté ses
camarades, ils se jetèrent sur tous les Polonais qui se trouvaient alors dans
la setsche et les massacrèrent.
Cette même année, Paul Pototski, hettman de la couronne et castellan, envoya son fils Etienne avec six mille Polonais en la Petite-Russie.
Ce jeune prince, après avoir reçu le serment de Barabasch, lui conféra la place
de hettman de la Petite-Russie ; il leva tout de suite les six mille
Cosaques enregistrés, et les envoya vers les cataractes du Dniepr pour faire
la guerre au parti de Chmelnizki, qui s’était soulevé contre la Pologne.
Chmelnizki de son côté envoya des députés aux Cosaques du Don, et les pria
de lui envoyer des Cosaques enregistrés.
Il engagea en même temps le Khan de la Crimée, mécontent de ce que les
Polonais lui avaient de nouveau refusé de payer le tribut auquel ils s’étaient
soumis, à venir à son secours.
L’an 1648, le 2 mai, il se donna une bataille auprès de Schelda-woda,
entre le fils de Pototzki et Barabasch d’un côté, et Chmelnizki de
l’autre. Les Polonais y furent défaits ; Pototzki et Barabasch, ainsi
qu’un très grand nombre de Cosaques qui étaient sous le commandement de
celui-ci, furent tués, les autres faits prisonniers.
Les Polonais instruits de cette défaite, envoyèrent le hettman de la
Couronne Pototzki avec Calinovski et une grande armée de Polonais contre les
Cosaques. Ils prirent leur chemin par les déserts vers Korsun, et
s’avancèrent contre l’armée des Cosaques, forte de huit mille hommes etde
six mille Tartares, sous les ordres de Chmelnizki leur chef. Aussitôt que les
Tartares virent les Polonais, ils commencèrent à crier : Alla ! alla ! à
Nasiki, Nasiki tur, tur ! allons combattre les infidèles, les voici arrivés.
Chmelnizki avec ses Cosaques attaqua l’armée des Polonais, et les défit
entièrement après un combat des plus furieux ; il fit Potozki prisonnier
avec plusieurs autres nobles Polonais, dont il fit présent aux Tartares qui les
emmenèrent dans leurs hordes.
Après cette victoire l’armée de Chmelnizki s’augmenta
considérablement ; il la divisa en régiments, il donna à chacun un ancien
pour le commander.
(…) Dans cette même année, Bogdan Chmelnizki se saisit de cinquante
canons que les Polonais avaient placés dans la forteresse de Barasa ; il
s’empara des villes de Lvof et de Samostie, exigea des sommes considérables
des nobles pour les exempter d’être prisonniers de guerre, et se retira avec
ces richesses en Ukraine.
(…) Les polonais envoyèrent à Chmelnizki, en qualité d’ambassadeurs,
Kisieli, voïvode de Kiow, et le prince Tschetwertinski avec leurs
aides-de-camp pour lui apporter plusieurs présents ; savoit, une pelisse
de petit-gris, un bâton de commandement, une queue de cheval, la confirmation
de la dignité d’hettman des Cosaques-Saporogues.
(…) L’an 1650, Chmelnizki divisa tous les Cosaques en quinze régiments,
ayant chacun leur colonel. Il fit dresser un état des hommes enregistrés dans
chaque régiment, et en envoya copie au roi de Pologne. Voici les quinze
régiments et les noms de leurs colonels. Outre ces Cosaques enregistrés, il
y eut un nombre infini de volontaires.
Source : Abrégé de l’Histoire des Hettmans des cosaques, traduite par
Jean-Benoit Scherer, d’après les Manuscrits conservés à Kiow (Kiev). Paris, 1788.
L’an 1647, les Polonais entrèrent en correspondance avec Baradasch, et tramèrent avec lui l’horrible projet de massacrer tous les
Cosaques-Saporogues.
Ce hettmann avait pour premier secrétaire Bogdan Chmelnizki, autrefois
centurion (sotnik), & envoyé des Cosaques auprès du roi et de la
république de Pologne. Celui-ci instruit de ce qui se passait pria le hettmann
à dîner, et l’ayant enivré, il se saisit de toute sa correspondance. Muni de
ces importantes pièces, il s’adresse aux Cosaques-Saporogues, et leur fait
voir que les Polonais se disposaient à les exterminer. À cette nouvelle tous
les Cosaques se soulevèrent, rassemblèrent toutes leurs forces, et se
joignirent aux Tartares des déserts, qui avaient pour chef Toghai-Beg,
gouverneur de Perekop.
L’an 1648, ils rencontrèrent l’armée Polonaise à laquelle étaient
réunis ceux des Cosaques qui avaient mieux aimé suivre le parti de Barabasch
que celui de leur patrie. l’armée Polonaise, sous les ordres de Nicolas
Pototzki, castellan de Cracovie et maréchal de l’armée de la Couronne, était
postée sur le bord du Scheskoi, petite rivière qui vient de la Pologne, et
tombe dans la Petite-Ingulez. Ce fut là qu’on en vint aux mains. Les
Cosaques-Saporogues, aidés des Tartares, battirent si bien les Polonais, que
ceux-ci perdirent tout leur bagage, et que la dixième partie de leur armée
put à peine échapper à la mort. Les généraux Potozli et Schemberg furent
blessés, et le premier le fut si grièvement, qu’il mourut en chemin. Le
troisième général Polonais Sapieha fut fait prisonnier. Les Cosaques-Saporogues
amassèrent tant de richesses en or et argent sur le champ de bataille,
qu’ils négligèrent les habitset les effets des morts.
Après une défaite si complète, les troupes du hettman Barabasch ayant
quitté le parti Polonais, se joignirent aux Cosaques-Saporogues, et Bogdan
Chmelnizki fut unanimement élu hettman.
En 1650, le hettman des Cosaques pouvait assembler en un moment une
armée de plus de quatre-vingt mille hommes, chaque Cosaque enrôlé prétendant
avoir un valet à cheval, un à pied,
& un autre pour le labourage.
Quelques coutumes des
Cosaques-Saporogues et des Cosaques de la Petite-Russie :
Les Cosaques-Saporogues portaient pour marque distinctive une queue sur
le sommet de la tête, grosse à peu près comme un tuyau de plume ; tout le
reste de la tête était rasé. (…) Lorsque les Cosaques sont en marche, ils se
retranchent avec leurs chariots, et sont si forts derrière ce retranchement
ambulatoire, qu’ils appellent tabor, et qui est absolument nécessaire dans
les plaines désertes, où les Tartares courent toujours, que mille Cosaques
ainsi couverts font tête à six mille de
ces Infidèles qui ne descendent guère de cheval, et sont arrêtés par un
fossé ou par la moindre barricade. il serait malaisé en tout autre pays qu’en
celui-ci de faire marcher ainsi une armée au milieu de ses chariots, n’y ayant
guère au monde de pays plus uni que celui-là.
Source : Annales
de la Petite-Russie ou Histoire des Cosaques-Saporogues, traduite par
Jean-Benoit Scherer, d’après les Manuscrits conservés à Kiow (Kiev). Paris, 1788.
tres bonne et saine lecture. TRes instructif. Merci Stephane
RépondreSupprimerAvec plaisir ! Il faut maintenant que je trouve le temps de mettre en ligne une autre version pour clore ce dossier...
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