Here is another account of the first two victories of Bogdan Kmielniski,
during the Cossacks Zaprozhians raising of 1648. Pierre Chevalier, the
author, was at a head of a Polish regiment in french service at the
siege of Dunkerque, then ambassador in Poland, Sweden and Germany and
advisor of the King in his court of currencies, in 1650. Text in french.
Voici une dernière relation sur les deux premières batailles de Bogdan Kmielniski, lors de la rébellion des Cosaques Zaporoviens, en 1648.
Pierre
Chevalier était conseiller du Roi en sa cour des monnaies à partir de 1650,
après avoir été lieutenant général dans les armées du Roi et ambassadeur en
Pologne, Suède et Allemagne. En 1646, au siège de Dunkerque, Pierre Chevalier
conduisait 2400 fantassins polonais. Il est l'auteur de l'Histoire de la Guerre des Cosaques contre la Pologne.
Ci-dessus : Bogdan Kmielniski. Bohdan Kmielniski et Tohai Bey à Lviv, par Jan Matejko, 1885, Musée National de Varsovie.
Bohdan Khmelnytsky with Tuhai Bey at Lviv, oil on canvas by Jan Matejko, 1885, National Museum in Warsaw.
«
Ayants joint leurs forces à celles de ces infidèles (Tartares), les
Cosaques firent en moins de quatre ans quatre grandes irruptions dans ce
Royaume (de Pologne), avec des armées de deux et de trois cens mil combattants,
d'autant plus formidables, que cette infanterie paysanne, endurcie au travail
et aux injures du temps, même assez aguerrie, par les fréquentes courses des Tartares
dans son pays, se trouvait soutenue de la cavalerie tartare, qui serait sans
contredit la meilleure du monde, si elle était dressée et disciplinée comme
celle de la Chrétienté.
Bogdan Kmielniski fut la première étincelle
de cet embrasement, et le mobile de toute cette guerre. Il était né Gentilhomme,
fils du Podstarroste (équivalent d’un comte) d'un général polonais, qui s'étant
enrôlé jeune dans la milice cosaque, de simple soldat, parvint par les degrés à la charge de Capitaine ; puis il fut
député de cette milice aux Diètes de Pologne, ensuite Commissaire General, et
enfin en devint le Général. Ayant au reste quelque teinture de lettres, chose
assez rare parmi ces gens là. Le Roy Vladislas ennuyé de languir dans l'oisiveté,
pendant qu'il voyait la plupart des autres Roys et Princes de la Chrétienté
dans l'action, méditant en l'année 1646 un dessein de guerre contre les
Tartares de Przécop, qu'il prétendait chasser de la Crimée, avait trouvé ce
Kmielniski digne du commandement de l'armée Cosaque, de laquelle il faisait état de se servir principalement dans cette
expédition : mais le dessein de ce Roy n'ayant point été secondé des princes
Chrétiens, assez occupés d'ailleurs, ni des Vénitiens mêmes, sur l'assistance
desquels il se fondait, et la
République de Pologne, ayant d'un autre côté pris jalousie de son armement, il
fut obligé de licencier les troupes qu'il avait mises sur pied, d'une bonne
partie de la dot de la Reine sa femme. Ainsi Kmielniski, demeuré sans emploi,
trouva bientôt de quoi s'occuper par un diffèrent qui lui survint pour les
limites d'une de ses terres, avec Czapliniski, Lieutenant de Konielpolski,
grand Enseigne de la Couronne; lequel s'aigrit fort par le mauvais traitement
que reçut la femme et le fils de Kmielniski, à
qui l'on donna des coups de bâton dans ce démêlé. Son père trouva bientôt
moyen de tirer raison de cet outrage, par la disposition qu'il découvrit dans
les Russes de se mettre en liberté, ne pouvant pas bien gouter la paix, qui au
lieu de leur procurer le repos, donnait plus de facilité à la noblesse de les tenir dans la servitude
et l'oppression. Ayant donc ménagé leur mécontentement et s'étant assuré de
ses Cosaques, il se retira au
commencement de l'année 1648 vers les Poroüys ou Iles du Boristhéne, pour se
mettre à couvert de l'insulte des Polonais
et s'y fortifier.
Quelques uns ont cru avec beaucoup de
vraisemblance, que le Roy Vladislas, voulant reprendre le dessein de son expédition
contre les Tartares, entretenait un commerce secret avec lui, et fit sous main
soulever les Cosaques afin d'obliger la République de lui donner une armée pour
les aller ranger, mais que s'approchant d'eux, ils se seraient joints à ses troupes, qui étant la plupart étrangères
et commandées par ses confidents, ne se seraient pas souciées des ordres de la
République, et auraient suivi ce Prince contre les Tartares et même contre les
Turcs, avec lesquels il eut eu
après nécessairement à faire ayant
attaqué les premiers. Quoi qu'il en soit, comme Kmielniski vit que les
lettres qu'il avait écrites en Pologne pour se plaindre des injures que recevaient
les Cosaques et de celles qu'on lui avait faites en particulier, quoi que
pleines de soumissions et de protestations d'obéissance, n'avaient eu aucun
effet; qu'au contraire le grand General Potoski s'apprêtait pour marcher contre
lui: dans la défiance qu'il eut de ses forces, il alla réclamer le secours des Tartares, qui passaient
l'hiver dans les plaines désertes, cherchant l'occasion de faire leurs courses
et brigandages ordinaires dans l'Ukraine, où ils étaient conduits par Tohaibeg
un de leurs chefs, brave, mais mutin et souvent réfractaire aux ordres du Khan.
La distance des lieux dérobant aux généraux
Polonais la connaissance des menées secrètes de Kmielniski, lui fut favorable:
aussitôt néanmoins que ces généraux en eurent l'avis certain, ils résolurent de
marcher en diligence vers les Iles Zaporoviennes pour étouffer cette révolte
dans son berceau. Ils dépêchèrent donc de ce côté là une partie de l'armée Polonaise,
destinée pour la garde de la frontière, et surtout, le corps des Cosaques
entretenus au service de la République, sous la conduite de Schomberg leur Commissaire,
d'Estienne Potoski fils du général, de Sapiha Czarneski, et de quelques autres
Officiers. Une partie de cette milice cosaque, qui avait été embarquée sur le
Borysthéne étant arrivée aux Porroüis (Roches ou écueils de cette rivière), se
rangea incontinent du côté de Kmielniski, nonobstant le nouveau serment qu'elle
venait de prêter aux Polonais, qu'elle crut pouvoir violer en faveur de ses
compatriotes. Kmielniski, marchant aussitôt avec ce renfort au devant des
autres Cosaques qui venaient par terre, les engagea facilement à suivre l'exemple des premiers. Il y avait
dans cette dernière troupe, quelques compagnies de dragons qui rendirent de
grands services dans cette guerre, contre la noblesse polonaise, laquelle pour
épargner la dépense d'une garde allemande, que les grands seigneurs de ce
pays-là ont accoutumé d'avoir près de leurs personnes, avait armé et habillé à la mode des dragons allemands plusieurs de
ces paysans, leur relevant le courage par ce changement de condition, qui les
tirait de la bassesse de l'esclavage. Kmielniski, fortifié de ces cosaques
transfuges, qui faisaient quatre mil hommes, n'eut pas grande peine de venir à bout du
reste des troupes polonaises qui ne montaient plus qu'à quinze cens hommes: ils
ne laissèrent pas de se défendre quelques jours au milieu de leur Tabor
(retranchement fait de chariots), mais ayants perdu leur canon et ne pouvant
plus résister au grand nombre, qui les environnait de toutes parts, ils furent
tous tués ou fait esclaves par les Tartares. Sapieha fut de ce nombre, et
Schomberg et Potoski, ayant été blessés à mort, celui-ci ne pouvant être emmené
expira dans la campagne.
Kmielniski, ménageant
soigneusement cet avantage et l'éclat qu'a accoutumé de faire une première
victoire, tourna tête contre le reste de l'Armée Polonaise, qui était encore de
cinq mil hommes, et dont les chefs après avoir vainement attendu des nouvelles
de la marche des premières troupes qu'ils avaient détachées vers le Borysthéne,
ayant enfin reçu l'avis certain de leur défaite, de la défection des Cosaques
entretenus, et de la jonction des Tartares à ces
rebelles, crurent qu'il fallait se mettre sur la retraite, pour conserver le
reste des forces du Royaume, ne leur étant pas possible de faire tête à celles de leurs ennemis: mais la vitesse
des Bacmates (chevaux tartares), ne les ayant pas laissé aller fort loin sans
les atteindre, les escarmouches commencèrent, dans lesquelles quelques Tartares
ayans été faits prisonniers, ils avouèrent dans les tourments de la gehenne,
qu'on fut obligé de leur donner, pour savoir au vrai ce qui se passait dans leur
armée, qu'ils étaient quarante mille, ct qu'il y avait sept mille Cosaques,
lesquels étaient joints d'heure à autre, par les paysans des colonies, qui y
accouraient de toutes parts. Sur cette déclaration le Conseil de guerre Polonais
ayant délibéré, si l'on devait hasarder le combat ou continuer la retraite, n'étant
pas sûr de demeurer plus longtemps dans ce lieu là, où les ennemis eussent bientôt
empêché l'abord des vivres et le fourrage, on embrassa le parti de continuer la
retraite au milieu des chariot ; mais à peine l'année polonaise eut fait me demie
lieue, qu'elle entra dans une forêt fort épaisse et dont le fonds était extrêmement
marécageux, et pour comble de malheur les dix-huit cens Cosaques qui lui restaient
la quittèrent en cet endroit pour suivre leurs camarades, Enfin après avoir
combattu quatre heures entières dans cette forêt, autant avec les mauvais chemins
qu'avec l'ennemi, son Tabor venant à s'ouvrir
et à s'enfoncer de tous côtés, tout y
demeura tué, pris ou étouffé dans les boues,
Cette disgrâce,
qui arriva aux enuirons de Korsun, devint encore plus sensible à la Pologne par
la mort du Roy Vladislas IV survenue en même temps à Merêche en Lituanie au 52
de son âge; personne ne doutant point que ce Prince, dont la valeur jointe à beaucoup
d'autres grandes qualités qu'il possédait, le rendait également vénérable à ses
peuples et redoutable à ses ennemis,
n'eut par son autorité et le seul respect de son nom, dissipé cette rébellion
naissante des Cosaques.
Cette mort ne fut pas sue d'abord de
Kmielniski, lequel, s'il en eut été informé, n'eut pas manqué de témoigner plus
de fierté qu'il ne fit après la défaite de l'armée polonaise: ensuite de
laquelle il écrivit une lettre fort soumise à ce Prince, dans laquelle rejetant
tout ce qui s'était passé sur les outrages des gouverneurs, et les rapines et
exactions insupportables des Juifs, fermiers des biens de plusieurs gentilshommes
et des domaines du Roy, il lui demandait pardon de ce qu'il avait été contraint
de faire pour s'en garantir, promettant de renvoyer les Tartares et de demeurer
dans l'obéissance de sa Majesté, pourvu qu'il lui plu le maintenir et ses
Cosaques dans la liberté et les privilèges qui leur avaient été accordés par
les Roys ses prédécesseurs. Il apprit quelque temps après la mort du Roy par la
lettre qu'Adam Kisiel Palatin de Braclau lui envoya par un moine Grec. Ce
Palatin, qui était aussi Grec schismatique, se servit de termes fort doux et obligeants,
pour ramener ce chef des Cosaques à son
devoir, lui représentant l'ancienne fidélité des Cosaques Zaporovski, dans
laquelle, quoi que fort jaloux de leur liberté ils avaient
été toujours fort constants ; qu'ils vivaient dans une République où toutes personnes. mais particulièrement les hommes
de guerre, avaient toujours trouvé un libre accès, pour déduire leur intérêt et
faire leurs plaintes des torts qu'ils pouvaient avoir reçu ; (…)
Le Moine porteur de cette lettre, après
avoir eu bien de la peine à s'échapper
des mains des Tartares, étant arrivé au Camp de Kmielniski, où il trouva assez de confusion, ce général convoqua
tumultuairement sa soldatesque, devant laquelle lecture ayant été faite de
cette lettre, il fut le premier à approuver le Conseil du Palatin de Braclaw:
ayant été suivi de la pluralité des voix, il fut arrêté que tous actes d'hostilité cessants on
attendrait la réponse de la Cour de Pologne: que les Tartares seraient renvoyés
dans les plaines désertes dans la résolution néanmoins de les avoir prêts à toutes les occasions, et que le Palatin
serait invité de se rendre auprès d'eux.
»
Curioso. No sabía que hubiera regimintos polacos al servicio de Francia. ¿Eran tropas reclutadas en Polonia con permiso de las autoridades polacas, o tropas enviadas a Francia por el propio rey de Polonia?
RépondreSupprimerSi Alex. En 1646, Luis XIII tuvo en su paga dos regimientos polacos que estaban en Holanda, hasta 1654: el regimiento de Platner y el regimiento de Priensky.Tuve una discusión acerca de ellos con Kadrinazi (a polaco blog).Eso es lo que dice:
RépondreSupprimer"I was able to find some more details about units that were raised in Poland for French service (or at least were attempted to be raised). Priensky mentioned by You in email is colonel Krzysztof Przyjemski. He received from French envoy de Bregy enlistment letter for raising 2000-men strong foot regiment. This 'patent' is dated 27/03/1646. Another colonel, Georges Cabray, received 'patent' for 1000-men strong regiment on 7/04/1646. Instead of those two regiments, in total 3000 men, approx 2500 men were raised who, under command of Przyjemski, arrived in France in October 1646."
Muchas gracias! Sabía que algunas tropas polacas de caballería participaron en la invasión española e imperial de Francia, en 1636, pero desconocía que también combatieran al servicio de Francia.
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