Et il y eu en moins de demi-heure, sur la grève, 800 lances et 12 000 hommes de pied, tant suisses qu'aventuriers, les 200 gentils hommes du roi, et autre grand nombre de gens, desquels tant gens de pied que gens de cheval, le Roy en envoya bien le nombre de 4 000 ou environ (...) qu'ils donnèrent la fuite aux Genevois (...).
L'entrée du Roy en la ville de Gênes :
Au devant du Roy marchaient 5 000 Suisses, portant les uns piques et les autres hallebardes, couleuvrines et arbalètes, et tous les étendards déployés. Et sonnaient les tambourins et flutes qui étaient esdites compagnies, dont c'était chose merveilleuse à voir.
Item après, marchèrent 4 500 aventuriers, lesquels étaient moult bien accoutrés.
Item 4 000 Gascons.
Item après 500 laquais en très-belle ordre et bien accoutrés.
Item après y avait 600 lances d'ordonnance, ayant chacune bande son capitaine, et tous sur grands chevaux bardés, qui était chose singulière à voir. (...)
Et à noter qu'il était demeuré au bastillon 4 000 hommes de pied et 200 hommes d'armes.
En outre marchaient après 300 lances d'ordonnance, qui entrèrent en ladite ville.
Après vinrent 1 500 arbalétriers que conduisaient messeigneurs les capitaines, c'est à savoir : Imbercourt et Hector, Bertin et Molard, tous accoutrés de halecrets et salades, ayant chacun son arbalète sur le col, et garnis de traits au côté.
Après vinrent 22 chariots chargés d'artillerie, c'est à savoir, canons, bombardes et faucons, accompagnés de 200 canonniers et plusieurs autres gens servant ladite artillerie, et les conduisait monseigneur Despy. (...)
Item y avait grand nombre de pensionnaires bien armés, et tous leurs chevaux bardés, lesquels faisaient grandes gambades à outrance (il s'agit probablement là des 200 gentilshommes pensionnaires de la garde du roi).
Après venaient les 100 Suisses du Roy.
Item après, monseigneur de Bourbon, monté sur un beau coursier, faisant gambades au possible, et conduisait les 400 archers de la garde, dont le Roy l'a fait capitaine-général, et monseigneur d'Aubigny, semblablement à cheval. Après venait à pied messire Gabriel de la Châtre, et monseigneur de Crussol, capitaine desdites gardes, ayant chacun 200 archers de ladite garde.
Item il y avait messire Galeas Force (Sforza) grand écuyer, et après lui les écuyers d'écurie et pages du Roy, montés sur grands chevaux noblement accoutrés.
Item après marchèrent les princes qui suivaient le plus guerrièrement qu'on saurait penser, montés sur grands destriers et chevaux bardés, c'est à savoir monseigneur le duc de Ferrare, le marquis de Mantoue, le marquis de Montferrat, le marquis de Rotelin, monseigneur Dorval, monseigneur de Laval, monseigneur de Ponthievre, monseigneur Panesi, monseigneur de Vendôme, monseigneur de Nevers, monseigneur de Dunois, monseigneur de Calabre ; monseigneur d'Alençon n'y était pas, car il était malade en la ville d'Ast. Tous les dessus nommés ayant gentils hommes et pages, après eux accoutrés et armés, portant lances.
Item le Roy monté sur un coursier armé de pied en cap, tenant une épée en sa main, en signe de victoire (le roi portait sur sa cotte d'arme pour emblème un roi d'Abeilles environné de son essaim avec cette devise : Non utitur aculeo rex cui paemus - Le roi qui nous commande ne se sert point de l'aiguillon), et un palle sur sa tête à six bâtons, que tenaient six anciens de la dite ville de Gênes. Ledit palle était de satin frizé d'or, moitié toile d'argent et franges de même, chargé icelui de fleurs de lys.
Item après marchait monseigneur le grand maître de France, Charles d'Amboise, monté sur un grand coursier accoutré le plus richement après le Roy, qu'homme de toute la bande, tenant une épée toute nue en sa main, comme lieutenant du Roy victorieux. (...)
Item après le grand sénéchal de Normandie (sur son harnois, un sayon moitié de drap d'or et moitié de velours blanc), monseigneur de Ravel, tous à cheval et bien armés, et les suivaient 200 gentilshommes, tous armés sur grands chevaux faisant gambades par les rues qui faisait beau voir.
Item en outre y avait monseigneur Mercure, capitaine de 200 Albanais, montés sur chevaux turquois, ayant chacun une lance à la main, et étaient accoutrés en la mode du pays.
Item y avait après grand multitude de pages et autres jeunes serviteurs des princes et officiers du Roy, et pour la fin de ladite entrée, après cheminaient tous les mulets et bauts du Roy, princes et seigneur de la cour, et n'en n'était pas entré un avant ladite entrée.
Ci-dessous : Louis XII devant Gênes. On aperçoit au fond, sur ces deux illustrations, les Archers de la garde, les cent Suisses de la garde ainsi que des stradiotes. L'étendard de Louis XII représente Saint-Michel affrontant un porc-épic, emblème du roi.
Ci-dessous : gentilshommes pensionnaires, archers de la garde (à droite) et Suisse de la garde (personnage en bas à gauche).
En 1501, la garde de Louis XII, commandée par le duc de Valentinois, compte 400 hommes de pied ;
Ce même jour, sixième de juillet (1501), le duc de Valentinois survint à l'ost du Roy, et avait avec lui 400 piétons, tous accoutrés de damas jaune et de cramoisi ; et lui était vêtu d'une soie mi partie de drap d'or et de velours cramoisi, et aussi avait autour de lui quatre laquais et plusieurs gentilshommes, tous vêtus et habillés de soie, mi partie de drap d'or et de velours cramoisi, lesquels portaient tous la livrée du Roy.
En 1502, la garde de louis XII est composée comme à Gênes, en 1507 :
Ainsi le Roi part de Blois, en juillet 1502, suivi des 200 gentilshommes de sa maison, ses pensionnaires, et des 400 archers et 100 Suisses de sa garde.
Bonjour,
RépondreSupprimerJe vois souvent passer le terme " aventurier" dans les textes du début XVIe, et je me demande quelle réalité peut-il recouvrir. Pourriez-vous éclairer ma lanterne ?
Merci.