jeudi 10 novembre 2011

Les Wallons à La Montagne Blanche / White Mountain, 1620


Louis de Heynin du Cornet nous a laissé, dans son Histoire des guerres de Bohême, une belle description de son tercio wallon (tercio du comte de Heynin, ou Hennin) lors de la bataille de la Montagne Blanche, le 8 novembre 1620 :
Here is a great description of the walloon tercio of count de Heynin, (or Hennin) at the battle of White Mountain, on november the 8th of 1620 :

Le premier bataillon de la main droite, qui était un peu plus avancé que l’autre, était composé de vallons des régiments du comte et de don Guillerme de Verdugues, ayant deux pelotons de mousquetaires posés trois piques (15 à 20 mètres) devant, l’un pour attaquer la batterie de l’ennemi et l’autre la demi-lune, avec aux ailes droites la cavalerie vallone de Gaucier  (Gaucher)et de Valestein (Waldstein), coupée en divers escadrons, pour leur faire épaule. Au deuxième, étaient les Allemands de monsieur de Tiffenbac et aux deux d’arrière-garde correspondants aux premiers, les régiments de Saxe et de Nassau pour le droit et de Foucre et les quatre compagnies libres (c’est à dire les manches de mousquetaires et arquebusiers) pour la gauche, et quant à celui du milieu des Italiens de Charles Spinelly et tous accompagnés de leurs gens de chevaux aux deux côtés divisés en plusieurs troupes. Ceux du duc de Bavière marchaient de même égalité de front et d’escadron. (…) Et parce qu’il touchait aux Vallons d’avoir la pointe, comme ayant lors la droite de l’avant-garde, monsieur de Tilly, général du duc de Bavière, monsieur de Lichtenstein, général de l’artillerie de l’empereur, et monsieur de Tiffenbac, sergent-major de la bataille, se mirent incontinent avec monsieur de Verdugues à la tête de leur bataillon, pour les conduire aux retranchements des ennemis et les encourager de bien faire ; ce qu’étant fait et eux retournés à leurs devoirs, les Vallons avancèrent de belle résolution jusqu’à quatre piques près (20-25 mètres, les garnisons des tercios n’ouvraient le feu  qu’à  courte portée, c’est à dire entre 5 et 25 mètres de l’ennemi). Et comme ils firent primes lors leurs décharges et qu’ils passèrent encore avant la tête baissée, les Bohémois en prirent l’épouvante et commencèrent à reculer, en sorte que le peloton droit gagna le croissant, et la gauche la batterie. (…)
De ce gros (ennemi), ils avancèrent droit à un autre, qui faisait aussi mine d’être résolu à les recevoir ; celui-ci était le régiment du Palatin, lequel, pour être tenu plus en estime que les autres, pensait aussi monter plus de résolution et rendre meilleur devoir de défense ; il en fit néanmoins encore beaucoup moins : d’autant que non seulement il ne les attendit de plus près que de six piques, mais aussi les mousquetaires après avoir fait une pareille décharge générale, furent incontinent vus tourner tête et abandonner leurs piquiers en désordre, pour se mettre en fuite. Les Vallons, pour tout cela, ne tiraient que par rangs, et ne s’avançaient qu’en bon ordre, avec leur cavalerie qui marchait toujours également à leur main droite, pour les seconder à toutes occasions, si est-ce qu’ils poursuivirent nonobstant de si près cet escadron rompu, qu’ils le mirent tout en pièces contre le mur du parc.


2 commentaires:

  1. Guillerme de Verdugues, or Guillermo Verdugo, is noteworthy for being the eldest son of the much more famed Francisco Vergudo. There are a pair of pictures portraying him in the Biblioteca Digital Hispánica. Find them and you'll see how much they resembled each other.

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