vendredi 4 novembre 2011

1636 Siege de Saint-Jean-de Losne

Et voici une petite relation du siège de Saint-Jean-de-Losne par le duc de Lorraine, en 1636, d'après les Mémoires de Henri Campion.
Here is an account of the siege of Saint-Jean-de-Losne (in Burgundy) by th Duke of Lorraine, from the Memories of Henri Campion :

« Dés que Galas eut passé le Rhin, le duc de Weimar et le cardinal de la Valette partirent des environs de Stragsbourg, où nous étions campés, et vinrent à grandes journées se poster à Montsaugeon, petite ville entre la Champagne et la Bourgogne, et peu distante de Langres. Nous y restâmes assez longtemps. Tandis que les ennemis se mettaient en mesure d’attaquer Saint-Jean-de-Löne, Galas était résolu de nous faire tête pendant le siège, ce qui lui était d’autant plus facile, que nos deux armées n’excédaient pas seize mille hommes. En arrivant à Montsaugeon, on donna des logis particuliers à notre régiment, parce qu’étant le premier corps de l’armée, il gardait les généraux : un capitaine entrait en garde chez le cardinal, et un lieutenant chez le duc de Weimar ; ce qui se faisait ainsi, tant à cause de la dignité de cardinal que parce qu’il commandait l’armée du Roi, et le second seulement une armée étrangère. Cet arrangement me fut avantageux, en me donnant le moyen, pendant mes gardes, d’étudier les actions privées de ce grand prince, selon ma croyance le premier capitaine de son temps. (…)
Quelque temps après, le duc de Lorraine ayant assiégé Saint-Jean-de-Lône (le 25 octobre 1636), Galas se posta entre cette ville et Dijon, d’où ils détachèrent le comte de Ranzau, alors maréchal de camp, pour essayer de jeter du monde dans la place, quoique l’on ne crût pas la chose possible. Rantzau ayant pris un grand détour pour aller passer la Saône à Auxone, entra dans Saint-Jean-de-Lône le 2 novembre, par le côté de la Franche-Comté, avec les troupes qu’il conduisait. Ce secours, joint à la résolution que les bourgeois firent paraître dès le commencement de l’attaque, et aux pluies abondantes qui inondèrent la vallée où la ville est construite, contraignirent le duc de Lorraine à lever le siège (le 3 novembre), après un assaut où il fut repoussé. Ses tranchées et ses batteries étaient noyées, au point qu’il eut les plus grandes peines à retirer son canon. La fermeté des habitants de Saint-Jean-de-Lône et le mauvais temps sauvèrent la Bourgogne, où les ennemis auraient ris des quartiers d’hiver s’ils se fussent rendus maîtres de cette place, notre armée n’étant pas assez forte pour les en empêcher, et le reste des troupes de France se trouvant trop occupé à chasser les Espagnols de la Picardie, pour venir nous secourir. »

"As soon as Galas had crossed the Rhine, the Duke of Weimar and the Cardinal de la Valette left Stragsbourg, the area around where we were encamped, and came to post at Montsaugeon, a small town between Champagne and Burgundy, and short distance from Langres. We stayed there long enough. While the enemy put in a position to attack Saint-Jean-de-Lone, Galas was determined to make us head  during the siege, which was all the easier, as our two armies didn’t exceed sixteen thousand men. Arriving in Montsaugeon, we gave special home at our regiment, because being the first of the army (being Normandy foot regiment (...)
Some time later, the Duke of Lorraine besieged Saint-Jean-de-Lone (October 25, 1636), and Galas stationed between this city and Dijon, where they detached the Count of Ranzau, then maréchal de camp, to try to throw some soldiers into the place, although it did not believe it was possible. Rantzau who took a wide detour to cross the Saône at Auxonne, entered in Saint-Jean-de-Lone, November 2, by the side of the Franche-Comté, with the troops he led. This aid, with the resolution that the citizens seems to give at the beginning of the attack, and heavy rains that flooded the valley where the city is built, forced the Duke of Lorraine to tlift the siege (Nov. 3), after an assault that was repulsed. Its trenches and batteries were flooded to the point he had the greatest difficulty to withdraw his gun. The firmness of the inhabitants of Saint-Jean-de-Lone and bad weather saved Burgundy, where the enemies would laugh at winter quarters if they had taken possession of this place, our army being not strong enough to stop them, and the rest of the troops in France being too busy driving the Spaniards from Picardy, to come help us. "

Ci-dessus : Saint-Jean-de-Losne au XVIIe siècle.



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