mercredi 27 janvier 2010

On campaign, 1653












Here is a view of the french army, from a Peter Snayer painting, in 1653 at Aire-sur-la-Lys (Museo del Prado, Madrid).

Une vue de l'armée française sortant d'Aire-sur-la-Lys, en 1653, par Peter Snayers (Museo del Prado, Madrid).

mardi 26 janvier 2010

Little war / Petite guerre (1635-38)

























On oublie souvent que la majeure partie des combats relèvent de la petite guerre. La guerre de 30 ans n'échappe à cette règle. Voici quelques témoignages de ces petits combats obscurs. Il existe peu d'ouvrages édités sur le sujet, qu'ils soient relatifs au XVIIeme siècle ou aux siècles suivant. Je vous conseille néanmoins l'ouvrage du Général de Brack, datant de 1831, "Avant-Postes de Cavalerie légère" (édité par LRT Éditions). Il s'agit d'un véritable manuel à la destination de la cavalerie légère écrit par un officier ayant participé à l'épopée napoléonienne. Mais tout ce qu'a écrit ce brillant officier pourra aussi bien vous éclairer sur l'art de la petite guerre aux siècles précédents.

We often forget that most of the fighting were actions of the "little war". The 30-year war don’t escape this rule. Here are some testimonies of these little war. There are few books published on the subject, whether on the seventeenth century or the next centuries. I advise you, however, the work of the General Brack, dating from 1831, "Cavalry Outpost duties" (published by LRT Éditions). This is a real manual for the light horsemen written by an officer who campaigned with Napoleon. But everything written by this brilliant officer will both enlighten you on the art of “petite guerre” in earlier centuries.

« Pendant que les ordres se donnaient et s’exécutaient, il y eut de part et d’autre plusieurs escarmouches, surtout le soir, que les ennemis détachèrent environ deux mille chevaux pour venir nous tâter de plus près. Le Maréchal, armé de toutes pièces, à l’exception de son bras droit, s’étant mis à la tête de notre régiment, envoya ordre à la cavalerie, qui était sur notre droite, de ne faire aucun mouvement, et nous prescrivit de ne point tirer que le canon n’eût commencé, de sorte que les ennemis approchèrent jusqu’à la portée du pistolet, et voyons que nous n’étions pas encore retranchés, ils se préparèrent à nous attaquer ; mais le canon commença à jouer si à propos, et notre décharge suivit si promptement, qu’il en resta sur la place un nombre assez considérable ; ce qui mit en désordre leurs escadrons, qui furent poussés par notre cavalerie jusqu’à leur camp. » (mémoires de Henri Campion, lieutenant au régiment de Normandie, 1635).
« While the orders were given and executed, there were from both sides several skirmishes, especially in the evening, the enemy detached two thousand horses come to us feel closer. »

« Depuis notre camp jusque au bois d’Auxonne il y pouvait avoir une lieue d’une petite plaine entre deux bois taillis. Le régiment de Navarre envoyait cent mousquetaires dans les taillis de la droite qui le bordaient en dedans, et le régiment de mon père autant dans celui de la gauche, et ces mousquetaires faisaient feu sur la cavalerie des ennemis, plus ou moins suivant qu’elle nous pressait ; et ayant fait leurs décharges ils regagnaient leurs corps par le taillis, et l’on en renvoyait en pareil nombre, en marchant toujours jusqu’aux grands bois, à l’entrée desquels les ennemis se retirèrent ayant perdu quelques hommes et beaucoup de chevaux tués ou blessés.
Les officiers généraux en ce temps-là ne se pressaient pas tant de se signaler qu’ils ont fait depuis ; nous n’en vîmes pas un à cette retraite. » (Retraite d’Auxonne en 1636, mémoires de Roger de Rabutin, comte de Bussy.)
« From our camp until the wood of Auxonne there could be a league of a small plain between two thickets. The regiment of Navarre sent one hundred musketeers in the bushes on the right who lined the inside, and the regiment of my father as many on the left, and the musketeers fired on the enemy's horse, more or less according as we were pressed, and having made their discharge they returned to their body through the thicket, and we resent others in such numbers, always marching to the large wood, into which the enemy retreated having lost a few men and many horses killed or wounded. »

« Le 20 de ce mois (mai 1637), le sieur Villequier, gouverneur de Boulogne, étant sorti avec cinq cent chevaux et autant de fantassins, avança quatre lieues dans le pays d’Artois, où ayant posé trois embuscades, il fit battre la campagne par ses coureurs. Il eut avis que trois cents fantassins des ennemis s’étaient emparés d’un bois, entre Ruisseauville et Coupelle, près de cette dernière, et encore d’un autre bois qui fait la pointe de la forêt de Crequy, entre lesquels bois, qui ne sont qu’à une portée de mousquet l’un de l’autre, les Français étaient nécessité de passer. Le sieur de Villequier envoya aussitôt la Mothe Belle-ïle, capitaine du château de Suceliers (Hucqueliers), pour commander l’infanterie d’avancer vers ces bois, où les sieurs de la Chioube, Vière, Longfossé, Alingthum et Questinghem, capitaines au régiment dudit sieur de Villequier, se rendirent pareillement et ayant investi le bois de la Coupelle dans lequel tous les Espagnols s’étaient retranchés, après avoir abandonné celui de Créquy, ils se ruèrent sur les ennemis qui se défendirent deux heures durant, à la faveur d’une haie qui sert d’enceinte à ce bois, des forts halliers et broussailles duquel ils tâchèrent inutilement de se couvrir. Car encore que ce genre de combat inusité aux nôtres leur donnât mille peines, le lieu les empêchant souvent de se pouvoir reconnaître, si est-ce que les ennemis enfin furent entièrement défaits et en demeura sur la place deux cents soixante et quarante furent faits prisonniers, sans que les Français y aient perdu plus de quatre soldats et quelques blessés. » (Gazettes extraordinaire du 23 may 1637).

« The 20th of this month (May 1637), Mr. Villequier, governor of Boulogne, being out with five hundred horses and equal number of infantry, advanced four leagues in the country of Artois, where having raised three ambushes, he beat the campaign with its riders. He learned that three hundred foot soldiers of the enemy had seized a wood, between Ruisseauville and Coupelle, near the latter, and yet another wood that is the tip of the forest Crequy, between which wood, wich are only a musket shot of each other, the French were required to pass. Sir Villequier immediately sent de la Mothe Belle-Ile, Captain of castle Suceliers (Hucqueliers), to order the infantry to advance toward the woods, where sirs of the Chioube, Vieri, Longfossé, Alingthum and Questinghem, all captains in the regiment of said Sir de Villequier, went the same way and having invested the wood of Coupelle in which all Spaniards were entrenched, having abandoned that of Créquy, they rushed upon the enemy, who defended themselves for two hours, thanks to a hedge to provide a surrending hedge to this wood and brush thickets where they tried in vain to cover himself. For although this kind of unusual battle gave them great trouble, the place often preventing them to recognize, the enemies were completely defeated, and finally two hundred sixty have fallen and forty were taken prisoner without the French to have lost more than four soldiers and some wounded. »

« Cependant que les régiments de Navarre et de Picardie se rafraichissaient dans le Boulonnais, les Espagnols qui sont en garnison sur les frontières de l’Artois firent au commencement de ce mois une entreprise sur le bourg de Desurene, proche du Monthulin, vers où ils s’avancèrent au nombre de trois cents chevaux et quatre cents fantassins espérant enlever les compagnies d’infanterie qui sont en garnison dans ce bourg, et piller ensuite tous les villages voisins. Mais le sieur de Villequier, gouverneur de la ville de Boulogne et pays de Boulonnais, ayant eu promptement avis de cette marche par les paysans, fit incontinent monter à cheval la compagnie de carabins du sieur de la Mothe Belle-ïle, celle du baron de Courset et la seconde compagnie de chevaux légers, auxquels il joignit encore quelques mousquetaires tirés du bourg de Desurene, le tout commandé par le sieur de la Mothe Belle-ïle, lequel étant parti le 3 de ce mois pour empêcher le dessein des ennemis, les attaqua si courageusement jusque dans leurs embuscades, où ils s’étaient cachés pour attaquer la garnison française, qu’après un combat d’une heure les Espagnols furent contraints d’en sortir et ensuite furent entièrement défaits par les Français qui en tuèrent près de trois cents sur la place, en firent cinquante prisonniers qu’ils ont amenés dans Boulogne, et chassèrent le reste jusque dans Fauquembergue et dans les bois qui sont autour. Tous les officiers et soldats français ont fort bien fait dans ce combat, mais particulièrement le sieur de la Mothe Belle-ïle qui les conduisait, lequel eut son cheval tué sous lui d’un coup de mousquet et fut blessé du même coup au gras de la jambe. Nous n’en avons perdu que quinze hommes. » (Gazettes extraordinaire du 16 juillet 1637).

lundi 25 janvier 2010

The battle of Leucate, 1637




















Suite au message précédent, qui portait sur la bataille de Salces, mais accompagné d'une illustration de la bataille de Leucate, voici l'ordre de bataille français à Leucate, le 28 septembre 1637 (source : le Mercure françois) :

Following the previous message, wich focused on the battle of Salces, but illustrated with the battle of Leucate, here is the french ordre of battle at Leucate, on September 28, 1637 (from le Mercure françois) with light english translation below :

« Sur le projet de cinq attaques, Sainct-Aunès demanda celle qui devait être faite entre la montagne et l’estang, son courage lui ayant fait choisir cette avenue, comme la plus dangereuse et fortifiée, elle lui fut accordée, et pour soutenir son régiment, furent commandées les milices de Narbonne, de Béziers, et du diocese de Castres, la compagnie des volontaires du baron de Leran, & une des dragons de Toulouse, commandée par Calvet. L’attaque de la main-gauche vers un port nommé la Franqui, fut donnée au régiment du Languedoc, soutenu par Jonquières Cauvisson, & le baron de Mirepoix, avec chacun un corps d’infanterie qu’ils avaient amené, ceux-là étaient soutenus par le marquis d’Ambres, avec une troupe de ses amis particuliers au nombre de 150 gentilshommes, soutenu par le sieur Lastronques, guidon des gendarmes du comte de Carmail, qui avait amené 50 maïtres de sa compagnie, & d’Espondillan avec une compagnie de 50 maîtres, que les premières relations ont par erreur logé à la garde du camp ; quoi qu’il ai paru des premiers dans le champ de bataille des ennemis. A la main droite du régiment de Languedoc donna S. André à la tête de son régiment soutenu par les milices de Nîmes, & celle de la ville de Castres, soutenus par la compagnie des gendarmes du duc d’Halluin, commandée par le comte de Vieule, après lequel marchait le comte de Clermont de Lodeve à la tête de soixante gentilshommes. Le régiment de Castelan fut commandé de donner à la droite de S. André, soutenu par un bataillon des milices de Montpellier, et un de celles de Carcassonne, soutenus par le comte d’Aubijoux qui commandait la cornette blanche avec cent gentilshommes, après lesquels marchait le marquis de Mirepoix avec 50 de ses amis, & Moussolens avec même nombre de ses parents, & après Mauleon avec pareil nombre de ses amis tous gentilshommes volontaires. Le régiment de Vitry à la tête duquel était Clermont, Vertillac, & le baron de Murviel, Maistres de Camp des deux régiments, eut l’ordre de donner à la main droite de celui de Castelan, & devait être soutenu d’un corps d’infanterie de Murviel, & celui-ci d’un autre commandé par Valat soutenu par les Gardes du duc d’Halluin, commandés par Andonville, & une compagnie de mousquetaires à cheval de Toulouse, commandée par Catel, soutenue par celle des chevaux légers de Boissat, & celle-ci par le marquis de Saincte-Croix à la tête de sa compagnie, après laquelle marchaient Saussan & Malves, avec deux autres de quarante maîtres. Outre ces troupes destinées pour assaillir les retranchements des ennemis, il en fut réservé plusieurs autres pour la garde du camp, & particulièrement les milices de Lodève & des Cévennes, dont les chefs reçurent un extrême déplaisir de se voir réduits à ce parrage désavantageux, & demeurer oisifs, tandis que le reste des troupes combattaient. Le département des troupes ayant été ainsi désigné, le duc d’Halluin le mit en bataille, & fit distribuer à celles qui faisaient la tête des attaques, nombre d’échelles, de fascines, de picquots & de pailes, pour écheler le retranchement des ennemis, combler les fossés, & faire quelque ouverture à la cavalerie. Et afin qu’il ne manquât rien à la solennité de l’action, il mit quatre canons à la tête des troupes, avec odre de les placer au bord de l’étang de Leucate, à la gauche de la grange des Fenals, pour de là tirer quelques volées dans le camp des ennemis, comme s’il eut été assuré de la victoire, & que pour accomplir la gloire de la bataille, il voulut que l’on put dire que le combat avait été de toutes les forces d’une armée contre une autre, & que le canon avait joué des deux côtés. »

« On the far left of the attack, Saint-Aunès with his regiment, the militia of Narbonne, Béziers & Castres, the company of volunteers de Leran, and one company of dragoons de Toulouse. On the left, against the harbour of la Franqui, the regiment of Languedoc, Jonquières Cauvisson, the baron of Mirepoix, and 150 gentilshommes volunteers, 50 gendarmes of Carmail, & 50 horsemen of d’Espondillan. On the right of the regiment of Languedoc, the regiment of Saint-André followed by the militia of Nimes and Castres with the gendarmes d’Halluin and 60 gentilshommes volunteers of Clermont. On the right of Saint André was the regiment of Castelan with the militia of Montpellier and carcassonne, 100 gentilshommes (the white cornet) of Aubijoux, 50 gentilshommes with the marquis of Mirepoix, 50 gentilshommes with Moussolens and 50 gentilshommes volunteers with Mauleon. Then the regiments of Vitry, Vertillac, Murviel and Valat, and, for cavalry, the guards of Halluin, the musketeers on horse of Toulouse, the chevau-légers of Boissat and Sainte-Croix and 2 compagnies chevau-légers of Saussan & Malves, 40 horsemen each. The militia of Lodève & the Cevennes were to guard the camp. The infantry was supplied with ladders, fascines (…) and supported with 4 guns, on the shore of the pond of Leucate. »


samedi 23 janvier 2010

In the heart of the fighting / Au coeur de la bataille. Salces, 1639.



La bataille de Leucate, en 1637 (deux ans avant cet épisode). Salces se situe une vingtaine de kilomètres au sud de Leucate.
The battle of Leucate, in 1637. Salces is about ten miles southern of Leucate.
From the Theatrum Europaeum.

En Roussillon (1639), l’armée Française du prince de Condé défend salces face aux Espagnols. Henri Campion nous livre cette expérience terrifiante, alors qu’il est lieutenant au seind ‘une compagnie du régiment de Normandie.

In Roussillon (1939), the prince of Condé’s army (the father, not the “Great Condé”) defends Salces from the Spanish. From the memories of Henri Campion, lieutenant in a company of Normady’s regiment. (Please, see my attempt of translating, below). A really astonishing testimony.

« Notre bataillon était de huit cents bons soldats et de trente-cinq officiers, desquels on commanda les deux capitaines, lieutenants et enseignes de tour pour la garde de fatigue de se tenir à la queue de la troupe pour empêcher que nul soldat se débandât. L’on détacha deux capitaines, deux lieutenants et deux enseignes, pour donner à notre gauche et à notre droite un peu avant nous, avec chacun cent hommes. En cet ordre nous descendîmes la montagne, et les autres régiments à peu-près de même. Lorsque nous fûmes près du bas de la hauteur, à la portée du mousquet des retranchements, le maréchal de Schomberg et le duc de Saint-Simon s’arrêtèrent au coin d’un coteau, à la tête d’un escadron de volontaires, près duquel il y avait encore un escadron de cavalerie. Le vicomte d’Arpajon et le sieur d’Argencourt firent la même chose du côté de l’étang, et le sieur de Lecques de celui de la montagne de Salces. Le prince de Condé, avec le reste de l’armée, était demeuré en haut, d’où il voyait comme d’un théâtre tout ce qui se passait dans la plaine, et par un fort beau jour. Sitôt que nous fûmes au bas de la montagne, les Espagnols commencèrent à tirer et nous à marcher droit à eux, dans un terrain uni comme une salle. Ils nous tuèrent quelques soldats pendant cette marche, que nous exécutâmes, ainsi que le virent et le dirent après le Prince et toute l’armée, avec le même calme que s’il eût été question de faire l’exercice, observant les distances des rangs des files, enfin d’une manière qui marquait la résolution de tout le corps, quoiqu’il tombât toujours du monde. Quand nous fûmes au milieu de la plaine, quasi à la portée du pistolet, les ennemis tirèrent tous leurs canons chargés à balles, et firent en même temps une salve du premier rang de leurs mousquetaires. Un de leurs boulets donna dans le milieu de notre bataillon, et le coup, joint aux mousquetades, nous emporta six files ou trente-six hommes (les files font donc ici 6 hommes). Les autres régiments reçurent aussi un grand échec, et prirent tellement l’épouvante, qu’ils firent demi-tour à droite, et regagnèrent la montagne, malgré les efforts des officiers, dont la plupart de ceux qui combattaient près de notre régiment se vinrent mettre avec nous. Ce désordre ne nous empêcha point d’aller résolument à la tenaille. En abordant le fossé, l’on nous fit une décharge de toutes les lignes, qui n’étaient plus occupées que de nous. De cette salve, du Tuc, Piolens et Jourdon, capitaines, furent étendus morts sur le bord du fossé, de même que du Parc, major, un lieutenant et deux enseignes, Orgemont et Eperville, capitaines, hors de combat, avec trois lieutenants ; et moi j’eus dans le côté un coup de mousquet, dont la balle ayant emporté une grosse pièce du bois de ma pique, que je portais traînante le fer en avant, ce bois me donna dans le flanc avec tant de violence qu’il me fit une grande contusion et me renversa évanoui. Le reste des officiers et des soldats se jetèrent dans le fossé, où ils furent un peu plus à couvert du feu des espagnols. Ils essayèrent de monter sur le retranchement. Toulongeon, lieutenant, s’y jeta, et fut renversé dans le fossé à coups de pique. La poudre, comme on le sut depuis, avait manqué aux ennemis, ce qui sauva le reste de notre régiment. De Breuil, mon capitaine, reçut deux coups de pique à la gorge, qui quoique dangereux, ne se trouvèrent point mortels. Espanelle, le chevalier de Sévigné, Soion et quantité d’autres furent blessés à coups de pierres, sans que cela empêchât les officiers et les soldats de faire leurs efforts pour gagner le haut du retranchement, jusqu’à ce que le maréchal Schomberg, ayant pitié de voir des hommes si résolus se perdre inutilement, envoya au galop un aide de camp pour commander que l’on se retirât. Espanelle rallia le mieux qu’il put ce qui restait de sain, et fit emporter quelques-uns des officiers morts et tous les blessés. Je le fus par quatre soldats de la compagnie où j’étais lieutenant. »

" Our battalion was eight hundred soldiers and thirty-five officers, which the two captains, lieutenants and ensigns on guard were ordered on the tail of the troops to prevent that no soldier disband. Two captains, two lieutenants and two signs were detached to give on our left and on our right a little before us, each with a hundred men. In this order we descended the mountain, and the other regiments in nearly the same. When we were near the bottom of the height, at musket range of the entrenchments, Marshal Schomberg and Duke of Saint-Simon stopped at the corner of a hill, at the head of a squadron of volunteers, beside there was another squadron of cavalry. Viscount Arpajon and Mr. Argencourt did the same on the side of the pond, and lord of Lecques on the side of the mountain of Salces. The Prince of Conde, with the rest of the army, remained at the top, which he saw, as from a theatre, everything that happened in the plain. It was a very fine day.
As soon as we were at the bottom of the hill, the Spaniards began to fire and we walk up to them in a level ground like a room. They killed some of our soldiers during this walk that we performed, as the whole army saw and said to the Prince, as calmly as if it was an exercise, respecting the distances of rows of files, finally on a way that marked the resolution of the whole body, though still a lot were falling. When we were in the middle of the plain, almost within reach of the gun, the enemy fired all their guns loaded with bullets, and made at the same time a volley from the first rank of their musketeers. One of their bullets fell into the middle of our battalion and the shot, together with the firing, took us six rows or thirty-six men (so the file was here of 6 men). Other regiments also received a large check, and fear so much tat they turned back right, and returned to the mountain, despite the efforts of officers, most of those who fought beside our regiment came save with us. This disorder did not prevent us going strong ahead to the plier. Reaching the gap, we were taken a fire from all the lines, which were now only concerned with us. From this Salve, Tuc, Piolens and Jourdon, all captains, were lying dead on the edge of the ditch along with du Parc, major, a lieutenant and two signs, Orgemont and Eperville, both captains, incapacitate, with three lieutenants ; and I took in the flank a musket’s shot, which the ball threw away a large piece of wood my pike, wich I was bearing the iron shuffling forward, this wood gave me in the side so violently that t confused me and knocked me unconscious. The remaining officers and soldiers threw themselves into the ditch, where they were a little more in cover from the fire of the Spaniards. They tried to get on the retrenchment. Toulongeon, lieutenant, threw himself, and was throwned back in the ditch with pikes. The powder, as we were told later, had failed to enemies, which saved the rest of our regiment. De Breuil, my captain, received two pikes’blows in the throat, which although dangerous, was not deadly. Espanelle, the Chevalier de Sevigne, Soion and many others were injured by stones without stopping the efforts of the officers and soldiers to their to reach the top of entrenchment until Marshal Schomberg, who pity to see so determined men to get lost in vain, sent galloping an aide de camp to order that they should retire. Espanelle rallied as best he could from what remained healthy, and drove off some of the officers dead and the wounded. I was so by four soldiers of the company where I was a lieutenant. "




A french musketeer, from Lostelneau.

samedi 16 janvier 2010

French Marshals (Maréchaux)

French Marshals of the TYW are usually depicted with the white scarf and a medal hung by a blue ribbon on they blackened armor.
This cross is the cross of the Saint-Esprit (the order of the Holy Spirit) created by the king Henri III on december, 1578.

"Those cardinals, prelates, commanders and officers will also wear the cross pending the neck on a blue sky ribbon ; the said cross also made in the form of Malta, all of gold, studded with white edges and the middle without enamel. Inside the corners there will be a Lily" says the Edit.

Les maréchaux français sont habituellement représentés portant l'écharpe blanche et une croix pendant au bout d'un ruban de couleur bleu céleste. Il s'agit de la croix des commandeurs ou officiers de l'ordre du Saint-Esprit, créé par Henri III en décembre 1578.























Ci-dessus : le roi Louis XIII. Ci-dessous, le maréchal d'Estrée par Paulin J.B Guérin (19e siècle/century). Château de Versailles.






















Ci-dessous : le maréchal Schomberg par J.S Rouillard (XIXe siècle/century). Château de Versailles.






















Voici quelques extraits de ce (long) édit royal (here is, in french, an extract of this Edit) :

Édit d’institution de l’ordre du Saint Esprit, et statut de cet ordre. Paris, décembre 1578.

"(14) Premièrement, que nul pourra être fait commandeur, recevoir l’habit dudit ordre, si notoirement il ne fait profession de ladite religion catholique, apostolique et romaine, et ayant protesté vouloir vivre et mourir en icelle.
(15) Secondement, qu’il ne soit gentilhomme de nom et d’armes de trois races paternelles pour le moins, sans être remarqué d’aucun cas reprochable, ni prévenu de justice, et n’ait vingt ans accomplis, fors le roy, chef et souverain dudit ordre.
(16) Nous seulement, et après nous les roys nos successeurs, grand maîtres dudit ordre, élirons et nommerons ceux que bon nous semblera, pour entrer audit ordre (…)
(84) Lesdits cardinaux, prélats, commandeurs et officiers porteront aussi une croix dudit ordre pendante au col à un ruban de couleur bleu céleste : ladite croix aussi faite en la forme de celle de Malte, tout d’or, émaillée de blanc par les bords, et au milieu sans émail. Dedans les angles il y aura une fleur de lys. Et sur le milieu, ceux qui seront chevaliers de l’ordre Saint-Michel, porteront la marque dudit ordre d’un côté, et de l’autre une colombe, qui sera portée des deux côtés par lesdits cardinaux et prélats, et ceux qui ne seront dudit ordre de Saint-Michel. (…)"









vendredi 15 janvier 2010

Louis XIII's cavalry of the Guard, 1643
















(King's Musketeers by JOB)

I have already presented the french army in 1648. Here is, from the Mercure François following Louis XIII's death (in 1643), the march order of the household, escorting the king's body... (in french and, below, in english) :

« Les gens de guerre à cheval et les compagnies d’ordonnance de la garde du roi commandés pour accompagner le corps, les archers du grand prévôt, du capitaine de la porte, et autres qui vont à pied avaient été envoyés devant, à demi quart de lieue de Saint-Denis, pour y attendre le convoi, où ledit sieur de Saintot les avertissait de prendre leurs rangs accoutumés, lors que le convoi partit de Saint-Germain aussi en cet ordre.
La compagnie des mousquetaires du roi marchait devant, sans que la caisse battit, le sieur de Treville capitaine à la tête. La compagnie des 200 chevaux légers de la garde allait après, le maréchal Schomberg aussi à sa tête, et sans que les trompettes sonnassent ; Après les ordinaires et gentilshommes servants du roi, contrôleurs, clercs d’offices, maîtres d’hôtel et autres officiers de la maison. (…) Le sieur le Breton roy d’armes et six hérauts avec leurs cottes d’armes et caducée en main, tous à cheval devançaient le chariot d’armes où était le corps du roi ; Aux deux côtés duquel étaient les gardes de la manche à cheval, leurs hallebardes en main pointe en terre, les pages du roi, et plus de quarante valets de pied autour du corps, lesdits pages tenant aussi chacun un flambeau à la main. Le chariot royal était suivi du comte de Charrost capitaine des gardes du corps à la tête de sa compagnie des gardes, et du duc de Saint-Simon premier écuyer, des officiers des gardes du corps, desdits gardes, et des écuyers de la petite écurie. Après marchait la compagnie des 200 gendarmes de la garde du roi, le comte de Saligny et le sieur de Baupuis à la tête. »

« The men of war on horse and the ordonnance companies of the king’s guard ordered to accompany the body, the archers of the grand prévôt (Provost), of the Captain of the door, and others who go on foot had been sent before, an half quarter league from Saint-Denis, waiting for the convoy, where Sir Saintot warned them to take their ranks as usual, when the convoy left Saint-Germain in that order.
The company’s of the king’s musketeers marched in front, without beating the drum, the captain Sir de Treville at his head. The company of the guard’s chevaux légers, 200 strong, went after, Marshal Schomberg at his head, without the trumpet ringing (…) The royal carriage was followed by the count of Charrost, captain of the bodyguard, at the head of his company of guards, and the duke of Saint-Simon, first squire, the officers of the bodyguards and the squires of the small stable. Then marched the company of the king’s guard gendarmes, 200 strong, the count of Saligny and Sir de Beaupuis at their head. »

mercredi 13 janvier 2010

Cardinal's Guards & King's Musketeers cassocks

Casaques des gardes du cardinal et des mousquetaires du roi.
Même si ces casaques sont plus connues, je me dois de les évoquer pour clôturer cette série d'articles.

Even if these cassocks are well known, i must close this series of posts with those of the cardinal guards & king's musketeers.
















The cardinal's guards from a contempory painting (the surrender of Montauban, in the Versailles castle, french school).























The king's musqueteers from "Le Roy Soleil" by G. Toulouse. Illustration by Maurice Leloir (beginning of XXth century).

The Father Gabriel Daniel recounts Puysegur’s version of the creation of the King's musketeers : “After this (the storming of Montpellier in 1622), the king marched straight to Avignon and during his march he removed the carbines from the Carabins company, and gave them muskets, and gave command of the company, which had no leader after the death of the captain, to de Montelet, the grade of Lieutenant to de la Vergne and the Cornette to de Montalet, who bore the same name. (…) His majesty asked d’Espernon for six of his Guards to put in the company; he wished - and I can even say that he forced - me to take the cassock of the musketeer (…) His Majesty assured me (…) that he had decided to put only gentlemen in this company, which he would find among his Guards, as well as a few soldiers of fortune; but that he did not wish to take any who had not served, desiring after they had served a time in the company, to remove them and disperse them in the “vieux” and “petit” regiments, and even give them ensigns and lieutenancies in the guards (…).
(From French Armies of the Thirty Years War, LRT Editions.)

Piccolomini livery

Here are, from a painting in the Bayonne museum (by Jan Gerritsz Van Bronckhorst), Ottavio Piccolomini and two servants or pages wearing his livery.

Ce portrait de Ottavio Piccolomini par Jan Gerritsz Van Bronckhorst (1603-1662), possédé par le musée Bonnat, à Bayonne, nous détaille la livrée du général.























lundi 11 janvier 2010

Wallenstein lifeguards

Pour Carl, voilà la tenue, et la casaque, des gardes de Wallenstein, duc de Friedland...
For Carl, and others, here is the uniform of Wallenstein lifeguards....
(Aquarelle de/by K.A Wilke)