mardi 30 novembre 2010

Siege of Grol - Slag om Grolle, August 1627




Here is a french account of the siege of Grolle, from the Mercure français of 1627.

Les Hollandais firent avancer leurs troupes entre Nimegue & Harlem, ce qui obligea le marquis de Spinola de faire aussi remuer les siennes, & de suspendre l’ordre qu’avait le comte d’Isembourg de passer le Rhin avec 4 ou 5 000 hommes, pour s’approcher du comte de Tilly.
(The Dutch have their troops advance to Nijmegen & Harlem, so Spinola recalls the comte d’Issembourg from the Rhin.)
Les Hollandais mirent en alarme ceux de Vezel, mais quand ayant su qu’on y avait envoyé 2 000 hommes, ils passèrent cette place sans la regarder, & tirèrent vers la Frise, là où ceux de Grool & de Linghen s’attendaient à leur venue. Au même instant, on envoya un courrier au comte Henry de Berghe, lequel peu de jours auparavant avait ordre de retourner exprès de Gueldres, afin de suivre les Hollandais, & de le faire avec plus de sûreté qu’il pourrait, & pour ce on renforça son armée de nouvelles troupes.
(The Dutch pass away Vezel and march towards Grool & Linghen. Count Henry de Bergh is instructed to follow the Dutch.)
Le marquis de Spinola ne voulut bouger de Bruxelles, sur le doute qu’il avait que les Anglais eussent quelque dessein sur la côte de Flandres, pendant que les Espagnols seraient occupés au loin. Et l’on disait que si les Anglais faisaient voile vers le midi, ou s’ils attaquaient la France, que ledit marquis se résolvait de prendre une bonne partie des troupes que le sieur de Fontaines commandait dans le pays de Vas, d’aller joindre celles du comte Henry de Berghe, & de porter à tête baissée à quelque prix que ce fût le secours à ceux qui en auraient besoin.
(Spinola don’t want to leave Bruxelles, wondering if the English will attack the coast of Flanders or will sail south to attack France.)
À la vérité, l’incertitude des desseins Anglais avait mis en grande perplexité les Espagnols & Flamands, & jamais rien ne leur vint plus à propos que la nouvelle qu’ils reçurent, que l’armée navale anglaise était descendue en l’île de Ré, en faveur des Huguenots rebelles à sa majesté très chrétienne ; car ils craignaient qu’il n’y eut une partie faite entre les Anglais & les Hollandais pour les venir attaquer en Flancres, pendant que leurs forces seraient éloignées vers la Frise.
(While Spinola was fearing an agreement between the English and Dutch, the Navy sails towards the Ré island in France. Spinola learns the news.)
Cette nouvelle leur ayant ôté la crainte qu’ils avaient, ils firent le 4 août sortir les troupes assemblées à Burgrot, faubourg d’Anvers, en intention d’aller prendre poste à Santolit (Zandvliet), entre Lillo & Berg-op-Zoom, où depuis plusieurs années les Espagnols ont dessein de faire un fort.
(The 4th of August 1627, the Spanish leave Antwerp to Zandvliet, on the road to Berg-op-zoom, to build a fort).
En ce temps le prince d’Orange (Frédéric Henri ou Frederik Hendrik de Nassau) ayant dessein sur la ville de Grool, jugeant l’importance de cette place, l’assiette & commodité de laquelle mettait, & tenait une partie du duché de Gueldres, toute la Frise, Groningue, les pays d’Overisel, Brente & Turente, sous contribution ; & que la prise d’icelle les affranchirait entièrement de telles contributions, comme aussi de l’entretrenement (entretien) de 8 000 hommes, que les Hollandais étaient contraints de retenir en ces quartiers, pour empêcher les courses de la garnison de cette place, se résolut à l’assiéger ; ayant assemblé son armée qui était de 260 enseignes d’Infanterie, 37 cornettes de cavalerie & 300 chariots, se campa devant cette ville & l’assiégea, faisant faire en diligence les retranchements, pour empêcher le secours que les Espagnols essaieraient de faire entrer en cette place.
(The prince of Orange will besiege Grool - Grol or Grollo, Groenlo today - with 260 foot companies, 37 horse cornettes and 300 carts. He orders to make entrenchments. )
Le comte Henry de Berghe, avec une armée de 15 000 hommes de pied, 3 000 chevaux, & 150 barils pleins de poudre à canon, se logea au-delà du Rhin, pour tâcher d’incommoder l’armée Hollandaise, & empêcher qu’elle reçut les vivres qui lui étaient envoyés de Zurphen, & par ce moyen la forcer de quitter ce siège. Il fit aussi reconnaître cette armée par des espions vêtus en gueux, qui remarquèrent que les sentinelles perdues n’étaient point redoublées devant la minuit, ce qui le fit résoudre de jeter quelque secours dans Grool.
(Count Henry de Bergh stays beyond the Rhine, in order to cut the Dutch from tehir supplies. He is leading an army, 15 000 foot and 3 000 horses strong, with 150 powder kegs.)
Le dimanche 15 août, sur les 11 heures de nuit, il fit faire une furieuse attaque sur le quartier du comte Ernest de Nassau, maréchal général de l’armée hollandaise, & notamment sur un dehors dudit quartier, gardé par le colonel Brok, avec quelques compagnies écossaises. Il avait fait débaucher quelques soldats desdites compagnies, qui amusèrent ceux du corps de garde pendant que l’on attachait des palissades ; mais l’alarme étant donnée au quartier, il fut repoussé de telle sorte qu’il laissa morts sur la place plus de 200 des siens, parmi lesquels plusieurs furent trouvés chargés de petits sachets de poudre à canon.
(Sunday, the 15th of august, around 11 PM, Bergh launch an assault on count Ernest of Nassau quarters, guarded by scottish companies. He is repulsed, leaving 200 deads behind. They were carriyng bags of gunpowder).
La nuit précédente les assiégés avaient fait des feux sur les tours de la ville, & faisaient paraître avoir quelque connaissance du dessin dudit comte Henry de Berghe. Ils se mirent la même nuit de l’attaque par diverses fois en devoir de sortir, ce qui leur fut empêché par la diligence de ceux qui étaient en garde aux tranchées.
(The same night, informed from the count of Berghe, the defenders made some attacks on the besiegers trenches, without any success.)
Le 16 août, le prince d’Orange fit dès la pointe du jour & tout le long d’iceluy, canonner furieusement la batterie que les assiégés avaient dressé sur la fausse braye, au moyen de laquelle ils empêchaient fort l’avancement des ouvrages & des galeries des assiégeants.
Cette batterie ayant été ruinée, & les canons démontés, les Français & les Anglais avancèrent leursdites galeries jusque dans la fausse braye.
(On august, the 16th, the prince of Orange orders to bombard an artillery battery on the an fausse-braye - an outwork of the fort. Once the battery destroyed, English and French troops could advance their galleries towards the fausse braye).
Le colonel Hauterive étant en garde le 18 août avait aussi avancé son ouvrage jusqu’à ladite fausse braye qu’ils prirent ; & passant outre, ils parvinrent ledit jour au dessous des remparts, lesquels aussitôt on commença à frapper & miner avec telle diligence, que sur le soir dudit jour quelques Anglais étant montés sur iceux, les assiégés firent signe du chapeau pour demander à parlementer. Et sur la remontrance que leur fit ledit colonel Hauterive, ils envoyèrent le soir même deux otages au camp requérir le Prince qu’il leur permit de faire savoir au comte Henry de Berghe l’état auquel ils étaient réduits, ce qu’il leur refusa, & à l’instant recommencèrent les canonnades & mousquetades de part & d’autre, de l’une desquelles fut tué l’amiral de Hollande, fils naturel du feu prince d’Orange ; c’était un jeune seigneur de très-grande espérance, & qui fut fort regretté des Hollandais.
(On 18th of august, the french regiment of Hauterive take the fausse braye and reach the walls. While some English have climbed on the wall, the defenders demanded to negociate. Informed, the count of Berghe refused this negociation. The bombing resumed, killing the son of the late prince of Orange - ie : Maurice of Nassau dead in 1625.)
Le 19 août, les assiégés étant encore admonestés par ledit sieur colonel de Hauterive de se rendre de bonne heure avant qu’on donnât l’assaut général, ils envoyèrent au camp le Ritmestre Verreiken & le capitaine Yerch, pour recevoir du prince d’Orange les articles de la capitulation, & les montrer & communiquer à leur gouverneur Dalkens, qui les accepta sous modération de quelques mots & termes de conséquence.
Le 20 août la garnison sortit de cette place tambour battant, enseigne déployée, mèche allumée & balle en bouche, avec 2 pièces de canon, en laissant 18 autres dans la ville.
(On 19th of august, Dalkens, the governor of the place, requested by Hauteville to surrender before the assault, accepts the articles of capitulation. The garrison left the place on august 20.
Ainsi cette ville forte bien pourvue de vivres, munitions de guerre, & de braves soldats fut rendue au prince d’Orange en peu de temps. Cette réduction fit résoudre les Espagnols & Flamands à la patience, & de laisser paisiblement jouir les vainqueurs du fruit de leur conquête, qui avaient sujet d’être glorieux, puisqu’ils avaient emporté cette place de haute lutte en présence de bons témoins.
On a remarqué deux fautes notables faites par les Espagnols en ce siège. La première, d’avoir laissé passer un convoi au camp du prince d’Orange qui lui portait des vivres pour longtemps, laquelle fut attribuée à la contestation hors d’heure de deux maîtres de camp qui avaient l’avant-garde, l’un espagnol nommé D. Alonzo Ladron, l’autre napolitain marquis de Campolatero. la seconde, que le marquis de Spinola, lequel était arrivé le 4 août à Bruxelles avec l’Infante, ne fut pas lui même en campagne pour épauler le comte Henry de Berghe, ainsi qu’il l’avait promis.
(Two mistakes made by the spanish : to have let a convoy of supplies reach the besiegers and that Spinola don’t come to support Berghe.)
Le comte Henry de Berghe se retira vers Vezel, soit pour garantir cette place d’un siège, ou pour avoir jugé que son armée n’était égale à celle des Hollandais, ou qu’il eût crainte d’une mutinerie en son armée, vu qu’un de ses capitaines de cavalerie avec plusieurs soldats avait tourné casaque. Et les Hollandais demeurèrent à Grool pour faire les réparations & fortifier les dehors.
(The count of Berghe retires on Vezel. The Dutch fortify the city.)
Le Mercure français de 1627.

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