samedi 7 novembre 2009

Lützen 1632 (préambule)

Pour contribuer à l'organisation d'une reconstitution de la bataille de Lützen, je vais consacrer plusieurs articles à cette bataille. Ma principale source contemporaine étant l'oeuvre de Galeazzo Gualdo Priorato, auteur de l'Histoire des dernières campagnes de Gustave-Adolphe, ce premier message est consacré à la présentation de l'homme.

To contribute to the simulation of the Battle of Lützen, I'll spend several articles on this battle. My main source is the contemporary works of Galeazzo Gualdo Priorato, author of History of past campaigns of Gustavus Adolphus, the first message is devoted to the presentation of Gualdo.


Le comte Galeazzo Gualdo Priorato est un militaire contemporain de Gustave-Adolphe qui a servi volontairement dans les deux armées, impériale et protestante, uniquement pour s’instruire. Son témoignage est donc neutre, il ne prend pas parti, et ne peut être suspect, comme le dit son traducteur : Il a cherché à dire la vérité. S’il ne l’a pas toujours connue, il a du moins le mérite de rendre avec intelligence quelques détails d’une guerre qui tient une place distinguée dans l’histoire militaire du siècle passé.
Galeazzo Gualdo Priorato se présente ainsi :
« Dès que je fus en âge de porter les armes, mon père qui était le comte Nicolas Gualdo Priorato mestre-de-camp au service de la République de Venise voulut que je travaillasse à me rendre digne de lui succéder un jour dans les emplois honorables qu’il avait trouvés dans la famille. Je fus d’abord envoyé en Hollande à l’armée du grand Maurice d’Orange, et j’y servis trois ans sous M. Hauterive colonel français. De là je fus à l’armée du comte Ernest Mansfeld qui faisait la guerre en Allemagne. Je m’arrêtai aussi quelque temps en France pour y prendre une idée de la guerre des Huguenots (vers 1627-28). de là je passai en Angleterre comme on y levait des troupes destinées au rétablissement de l’électeur Palatin. Les troubles survenus au Piémont et dans la Valteline (1629) me paraissant une meilleure école, j’y courus, et je restai en Lombardie tant que dura la guerre de Mantoue, qui ne fut pas longue (1631). j’avais envie de revoir l’Allemagne ; ainsi je me rendis à l’armée de Walstein (1632), où je m’arrêtai longtemps; je ne quittai même que parce que la mort de mon père arrivée dans l’île de Zante comme il revenait de son gouvernement de Candie me rappelait dans ma famille. mais je ne tardai pas à revenir en Allemagne : l’armée suédoise y était en trop grande estime pour ne pas chercher à la connaître. dans ce dessein je m’attachai au maréchal Horn (mort en 1634) et depuis au duc de Weimar auprès de qui je restai quelques années. (…)
J’étudiais la conduite des Chefs et leurs caractères. (…) A l’armée je voyais à quoi tient souvent la réussite la réussite d’une entreprise : combien il est nécessaire de connaître le local d’un pays, les moeurs de ses habitants, l’assiette et la force des places, les cours des eaux, les passages importants, les troupes dont on a le commandement, le temps, le lieu, enfin tout ce qui concourt à l’exécution du projet le mieux concerté et qu’un rien peut déranger.
J’écrivais mes observations à mesure, et j’en ai conservé des mémoires aussi détaillées que mes lumières et la brièveté du temps me l’ont permis. j’ai depuis rassemblé ces matériaux et je les ai fourni au jugement de mes amis. (…)
Au reste je suis sûr de ce que j’ai vu ; je ne réponds pas également des mémoires qui m’ont été fournis. L’esprit de parti fait qu’on ne dit jamais les choses comme elles sont, mais comme on voudrait qu’elles se soient passées; il n’y a princes ni ministres qui tiennent, je n’ai pas plus de foi à leurs relations qu’à celles des autres, parce que je sais qu’on peut les tromper… J’ai eu du moins la précaution de faire un choix dans les mémoires qui m’ont été communiqués. je n’ai employé que ceux de personnes qui m’ont dit avoir été présentes; Encore ai-je bien fait la différence d’un rapport à un autre, parce qu’il y a des gens qui voient mal ou qui manquent de mémoire, qui renversent l’ordre des faits (…)
A Venise, le 2 juin 1640. »

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