samedi 18 juillet 2009

A french account of the battle of Ile de Ré, 1627


Ci-dessus : Richelieu at La Rochelle (1627-28).

Here is a relation of the Ré island battle, between french and english, in 1627. It is written in french but i have translated from old french to modern french. I hope you will so be able to translate this french in the translator below...
This account includes the order of battle with battalions in chessboard. But i'm not sure of the numbers, according to Schomberg : English would have 3 battalions of 2,000 men each (6000 men, and it is right that Buckingham had 6000 men with him) against 12 battalions totaling 4,000 french (333 men per battalion). Schomberg has probably reduced the number of the french !

Aujourd'hui, la relation complète de la bataille de l'île de Ré, menée par Schomberg en 1627. Il y décrit l'ordre de bataille complet, avec bataillons en échiquier. Je doute par contre des effectifs alignés, tel que les compte Schomberg : 3 bataillons anglais de 2000 hommes chacun (soit 6000 hommes, et il est à priori vrai que Buckingham avait 6000 hommes avec lui) contre 12 bataillons français totalisant 4000 hommes (soit 333 hommes par bataillon). Schomberg a peut-être diminué l'effectif des français...


Relation ample et véritable de la défense en l'île de Ré par Mr le Maréchal de Schomberg, commandant à l’armée de sa majesté ;
Contenant les particularités des généreux et heureux exploits de guerre qui s’y sont faits en l’honteuse retraite de l’anglais.
Et la lettre de Mr Schomberg écrite sur ce à sa majesté.
A LYON, 1627.

Le roi ayant plusieurs fois rafraîchi d’hommes, et de vivres le fort de Saint-Martin de Ré ; il s’est enfin résolu d’en chasser les anglais, qui le tenaient assiégé depuis le 22 juillet dernier : et pour cet effet, sa majesté choisit d’elle même dans son armée, jusque à 200 chevaux et 6000 hommes de pied, dont elle donna le commandement à Mr le Maréchal de Schomberg, assisté de Mr de Marillac, Maréchal de camp, dans lesdites armées.
Mr le cardinal prit le soin de faire fournir toutes les choses nécessaires pour l’embarquement des troupes, comme barques, chaloupes, traversiers, et vivres, et munitions de guerre. Ce qui fut exécuté, avec tant d’ordre et diligence, que tout fut prêt à faire voile le 1er de ce mois ; et d’effet une partie des dites troupes passa le même jour ; mais le vent ayant été extrêmement contraire à celles qui partaient d’Oléron avec Mr le Maréchal, ils furent contraints, étant avancés jusque bien près de l’île, de relâcher par deux fois, l’une en Brouage, et l’autre à l’embouchure de la Charente, d’où ils partirent, le septième au matin ; vinrent mouiller derrière l’île de Ré, pour attendre la marée, et voir si les vents ne leur seraient point plus favorables.
Cependant Mr le Maréchal envoya Mr le commandeur de Valencey, dans une chaloupe, descendre au fort de la Prée, avec ordre de faire du feu la nuit suivante, au Bourg Sainte-Marie : ce qu’il exécuta diligemment.
Les vents continuaient à être mauvais, le capitaine Reuyé pilote de Mr le Maréchal, lui proposa de mouiller dans la mer sauvage, derrière ladite Sainte-Marie, et y attendre la pleine mer ; auquel temps il espérait faire passer par dessus les rochers du Choueau, et le faire venir échouer entre ledit Choueau, et la pointe de Sablanceau.
A quoi l’impatience de Mr le Maréchal de se voir en l’île, le fit résoudre à prendre quel qui fût passage non tenté auparavant de personne. Néanmoins pour n’hasarder pas les troupes du roy, il envoya par deux fois reconnaître le Rocher, et la côte où il devait échouer, et la garde des ennemis qui étaient à la pointe dudit Sablaceau. Et lui étant rapporté que le Rocher était très dangereux, la côte bonne, et la garde des ennemis de huit vaisseaux mouillés à ladite pointe, il partit à la marée, et s’échoua avec 54 barques sur les 3 heures du matin, le reste des troupes n’ayant pu passer, à cause du mauvais temps, et des grandes difficultés du trajet.
Il aborda si heureusement, qu’il ne fut découvert des ennemis en façon du monde, et fît à l’instant ranger son infanterie en 4 bataillons, et la cavalerie en 2 escadrons, aux deux ailes. Ils marchèrent tous en cet ordre vers le fort de la Prée, où ils arrivèrent au point du jour.
Mr le Maréchal commanda, que les compagnies des Gardes, et celles du régiment du Plessis-Praslin, qui étaient arrivés audit fort de la Prée, 4 jours auparavant, se missent en bataille, pour marcher avec les autres troupes de la descente, et cependant alla ouïr la messe dans ledit fort.
Il sort peu de temps après ; fait faire la prière générale à tous les bataillons, et s’achemine vers le bourg de la Flotte.
Il envoya Mr de Marillac avec la cavalerie, entre Saint-Martin, et ledit lieu de la Flotte, pour empêcher que les ennemis que l’on lui avait assuré y être encore logés, ne se pussent retirer.
Mr le Maréchal étant arrivé en ce lieu, les trouva partis, et passa outre jusque aux retranchements qu’ils avaient faits autour du fort Saint-Martin, lesquels ils venaient de quitter. Mr de Toiras, le voyant approcher, sortit avec 7 ou 8 chevaux, et vint au devant de lui, et lui dit que les ennemis étaient encore dans le bourg. Mais Mr le Maréchal s’étant un peu avancé, avec la cavalerie, vît deux escadrons de celle des anglais entre deux moulins, avant lesquels coulait leur infanterie du long de la mer, pour se retirer vers l’île de l’Oie, distante de deux lieues dudit fort. Ce que fut la cause qu’il fit hâter son infanterie, et cependant étant allé avec la cavalerie vers ces deux escadrons ennemis, ils se retirèrent parmi l’infanterie, qui était déjà assez éloignée.
Leur ordre de 3 bataillons d’infanterie, d’environ 2000 chacun, qui marchaient l’un après l’autre, et laissaient leur cavalerie à la retraite en 2 escadrons, chacun de 80 maitre, ou à peu près.
L’infanterie étant arrivée auprès de Mr le Maréchal ; il suivit les ennemis deux lieues durant, marchant toujours en bataille en cet ordre.
Le régiment des Gardes faisait 2 bataillons, à l’avant-garde, avait à sa main droite, partie de ceux de Navarre, et Champagne, en un bataillon ; et à gauche un autre bataillon de celui de Piémont.
A la bataille marchaient 4 autres bataillons, à savoir deux de Champagne, un de Rambures, et un de Beaumont, placés vis à vis les intervalles de ceux de l’avant-garde, distante de deux cents pas.
A l'arrière-garde marchaient encore 4 bataillons, 2 du régiment de Plessis-Pralin, et 2 autres de celui de la Meilleraye, disposés avec le même ordre, et les mêmes distances que l’avant-garde et la bataille.
A la queue de chacun desdits bataillons marchaient les gentilshommes volontaires qui n’avaient point de chevaux, lesquels étaient armés de cuirasses, d’épées et hallebardes, avec ordre de donner dans les flancs des bataillons ennemis, au même temps qu’ils baisseraient les piques vers les nôtres. Et les 12 bataillons étaient suivis de 3 moyennes que Mr le Maréchal voulait placer aux deux cornes de l’avant-garde ; mais parce que faute d’attelage, elles n’étaient tirées qu’à force d’hommes, elles ne purent arriver au combat.
A l’aile droite de l’armée étaient, en 2 escadrons, ce qu’il y avait de Gendarmes et Chevaux légers du roy, arrivés dans l’île ; et à la gauche, de ceux de la reine mère, avec plusieurs gentilshommes volontaires, en 2 autres escadrons.
Et deux cents pas devant l’armée, marchait Mr de Bussy-Lamet, avec 25 maîtres de sa compagnie et plusieurs volontaires, et avec ordre d’engager les ennemis au combat.
Toute la cavalerie du roy était de 150 maîtres, et l’infanterie de 4000 hommes, le reste n’ayant encore pu passer.
Pendant la retraite des ennemis, qui dura depuis les 8 heures du matin, jusque à 4 heures du soir, que le combat fut commencé, Monsieur le Maréchal tint plusieurs conseils de guerre, pour délibérer qu’il serait à propos de les y engager à quelque prix que ce fût, ou de les laisser retirer.
Quelques uns furent d’avis de les charger d’abord sans marchander, estimant qu’ils feraient fort peu de résistance. Mais les autres plus tempérés disaient qu’ils ne devaient point hasarder la victoire qui était déjà toute acquise à sa majesté, puis que la place assiégée était secourue, et que l’on avait chassé les anglais de l’île, alléguant l’exemple d’Amiens, où le feu roi se contenta de prendre la place, et empêcher le secours, sans vouloir hasarder la bataille contre les espagnols, encore que la victoire lui sembla presque assurée ; et plusieurs autres pareils discours.
Finalement, il fut résolu que si l’on pouvait prendre les ennemis au passage de la digue, ou en quelque autre lieu si avantageux, que la victoire fut assurée, l’on les forcerait de combattre, ainsi qu’il fut exécuté : sinon que l’on les laisserait retirer sans rien mettre en compromis.
Mais les difficultés des lieux marécageux, et serres de le mar, et des dunes, empêchèrent qu’on ne vint aux mains, jusqu’à ce que les ennemis furent arrivés à l’entrée d’une digue, qui traverse et conduit à l’île de Ré, à celle de l'Oie, coupée environ le milieu par un canal, sur lequel les ennemis avaient fait un pont quelques jours auparavant, et un fort au delà, pour assurer leur retraite.
Là ne pouvant passer que 8 ou 10 seulement de front, ils laissèrent leur arrière-garde avec leur cavalerie, pour donner loisir aux autres de se retirer.
Les nôtres étants arrivés auparavant qu’ils eussent pu passer, monsieur le Maréchal commanda à monsieur de Bussy, de charger leur cavalerie, pour la renverser sur leur infanterie ; et aux deux bataillons des Gardes, d’envoyer les pelotons de mousquetaires qui étaient à leur droite et à leur gauche attaquer l’escarmouche, tandis qu’ils s’avançaient pour affronter le bataillon des ennemis.
Cela fut exécuté si courageusement, que monsieur de Bussy fît plier la cavalerie anglaise sur leur infanterie ; et la mousquetterie des Gardes les salua si vigoureusement, qu’ils commencèrent à se mettre en désordre.
Cependant monsieur le Maréchal, ayant commandé à monsieur de Marillac de soutenir monsieur de Bussy, avec le reste de la cavalerie, et plusieurs gentilshommes volontaires, et de faire donner aux deux flancs des ennemis, il donna lui même à la tête de la cavalerie, et se mêla des premiers parmi les anglais. Comme firent aussi les 2 bataillons du régiment des Gardes ; de sorte que les ennemis ne pouvant soutenir cet effort, furent entièrement rompus, et contraints de se jeter sur la digue, pour tâcher de sa sauver. Mais ils furent si vivement poursuivis, tant de la cavalerie, que de l’infanterie, qu’avant que de pouvoir passer le pont, qui était au milieu de la digue, toute leur cavalerie, et tous ceux de l’arrière-garde furent tués, ou faits prisonniers. Leurs drapeaux pris au nombre de 20. Le Milord Montjoye, général de leur cavalerie, trois aussi, et quelques autres de condition, dont on ne sait pas encore les noms.
Le reste des ennemis s’étant sauvés dans l’île de l'Oie, ayant rompu le pont, et la nuit étant venue fort obscure, monsieur le Maréchal fît retirer les nôtres, et laissa seulement en garde au bout de la digue une compagnie de cavalerie, et deux régiments d’infanterie.
Ce combat a été si heureux, que le roy n’a pas perdu un seul homme de marque, n’y ayant eu que 7 ou 8 soldats de tués, et n’y a de blessés, que monsieur le général des Galères, d’une mousquetade à l’épaule, que l’on croit n’être pas dangereuse, monsieur de Villequier d’une autre au travers du corps, et monsieur de Pourcheux a la cuisse rompue, et le sieur de la Jaille, écuyer de monsieur le Maréchal, un coup de pistolet à la cuisse.
Il y a quelques officiers et soldats de blessés, mais légèrement.
Cela fait, monsieur le Maréchal s’en vint loger au bourg Saint-Martin, avec partie de l’infanterie, et logea le reste avec la cavalerie, dans les bourgs de la Cuarde, et de la Flotte, et dans le fort de la Prée.
Les gentilshommes volontaires, tant à pied qu’à cheval, y ont acquis beaucoup d’honneur.
Monsieur de Bellingan a été dépêché au roi par monsieur le Maréchal, avec la lettre qui s’ensuit.
“Sire,
J’ai fait en un même jour la descente en Ré, vu lever le siège de la citadelle, et défait l’armée anglaise, de laquelle nous avons tué 1200 hommes, pris environ 20 drapeaux, et de leurs ches, entre lesquels est le général de leur cavalerie, appelé milord Montjoye. Celui-là m’a dit, que le duc de Bouquingan s’était trouvé au combat, et y avait été blessé d’une mousquetade. Sans les marais avantageux, où les anglais se sont sauvés, il n’en fût pas resté un seul. Je crois qu’ils s’embarqueront tous cette nuit. Si cela arrive j’en saurais demain au matin des nouvelles, et les ferais savoir à votre majesté, de laquelle attendant les commandements, je ferais raser les tranchées, et les travaux que les anglais ont fait autour du fort. Il y a eu de blessé en nôtre combat monsieur de général des Galères, d’une mousquetade à l’épaule, que l’on croît n’être pas dangereuse. Monsieur de Villequier d’une au travers du corps, et le pauvre monsieur de Pourcheux a la cuisse rompue d’une autre. Il y a eu quelques officiers, et soldats blessés. Voilà ce que je peux dire à la hâte à votre Majesté.
Sire,
De Saint-Martin de Ré,
Ce 8 novembre, 1627, au soir.
Votre très humble, très obéissant, et très fidèle serviteur, et sujet,
Schomberg.”
Document BNF














L'armée française en bataille, d'après Jacques Callot. A l'île de Ré, celle-ci était disposée en 3 lignes de 4 bataillons, avec 2 escadrons de cavalerie par aile.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire