samedi 30 mars 2013

1639 Crossing the Rhine


On december, the 28th of 1639, Guébriant crosses the Rhine at Bacharach and Oberwesel. Here are, below, his orders (from L'Histoire de Guébriant).


« Le maréchal Baner avait en tête l’archiduc Leopold avec les généraux Piccolomini et Hazfeld, le duc de Longueville tenait les Bavarois en bride.
Ce dernier acheva l’année 1639 par la prise de Berncastel et Castelaum au pays de Hundsruk, par celle du château d’Eversbourg, place forte près de Creutzenac, par le sac de la ville de Trarbach, où 500 Espagnols furent passés au fil de l’épée, et par le soin d’ajouter de nouvelles fortifications à celles qui rendaient considérables les châteaux de Creutzenac et de Binghen. Il commença cette année 1640 par une assemblée qu’il fit de son conseil de guerre, pour savoir où l’armée prendrait ses quartiers d’hiver.
Trois propositions furent faites sur ce sujet. La première de passer la Moselle ; la seconde d’aller prendre Saint-Wandel, Saarbruck, Saint-Avaux et Vaudrevanges pour loger commodément entre Metz et la rivière de Sarre, jusqu’aux nouveaux ordres du Roi ; la troisième de passer le Rhin.
(…) La troisième étant donc la seule qui donnât quelque jour à la subsistance des troupes, on s’y arrêta, et pour en faciliter le succès, le duc de Longueville fit à la même heure partir des espions pour savoir si les Bavarois s’étaient retirés.
Le retour de ses espions l’ayant assuré qu’ils étaient partis pour aller prendre leurs quartiers d’hiver dans le Wurtemberg, mais qu’ils avaient laissé le régiment de cavalerie de Ninek, celui des dragons de Wolf, et quelque infanterie dans Mayence pour la garde des bords du Rhin, il donna le rendez-vous à toutes ses troupes entre Bacharach et Oberwesel, envoya le comte de Guébriant reconnaître les lieux les plus propres à passer, donna l’avant-garde de la cavalerie au colonel Rosen, l’arrière-garde au comte de Nassau, et se rendit sur le soir à Bacharach, où il trouva douze petites barques garnies de très bon bateliers, et sût du comte de Guébriant qu’il y en avait encore huit à Oberwesel.
Ce nombre de bateaux lui semblant suffisant pour donner commencement à son entreprise, il fit embarquer à minuit 150 mousquetaires et 60 piquiers choisis des régiments de Guébriant et Schmidberg, sous la conduite du sieur de Roqueservières, lequel étant au-delà du Rhin, mit tout incontinent ses gens en bataille. Le second qui passa fut le sieur de Chameroy aide-de-camp avec tout le corps du régiment de Guébriant. Le sieur de Charlevois le suivit avec le régiment de Schmidberg. Le comte de Guébriant passa le quatrième à la tête du régiment de Melun, et fut suivi tout incontinent après par celui de Nettancourt, commandé par son Lieutenant-Colonel.
Au même temps que le comte de Guébriant fut passé, il fit attaquer Lorik (Lorch), qui est un grand bourg au-delà du Rhin, où il y avait des dragons de Wolf en garnison. Le bourg n’étant fortifié que de barricades fort simples, les soldats l’abandonnèrent à la vue des nôtres, et se retirèrent dans une tour séparée des bords du Rhin, et forte assez pour les obliger à se bien défendre ; ils tinrent aussi trois jours entiers, pendant lesquels ils repoussèrent courageusement nos efforts, mais ne pouvant plus subsister par faute de vivres et de munitions de guerre, ils se rendirent à discrétion au bout de ce temps. 
(…) Le colonel Rosen surpris le 14 janvier les colonels Neynek et Wolf logés à Wisbaden et aux environs, mais ces ennemis ayant eu vent de sa marche s’étaient retirés au-delà du Mein qu’ils avaient passé sur des pontons, dont ils n’allaient jamais dégarnis.
Le duc de Longueville qui le suivait avec trois régiments français pour faciliter la défaite de ces colonels ennemis, ayant appris leur retraite, changea de marche, et prit le chemin de Limbourg où toute l’armée s’arrêta huit jours entiers pour se rafraîchir. les vivres n’arrivant pas là fort commodément, on s’avança dans le pays du Landgrave de Darmstadt qui se trouva fort étonné de se voir sur les bras de si grandes forces, car il appréhenda qu’on ne se souvint alors de la paix de Prague dont il avait été l’arc-boutant, et celui qui se porta plus ouvertement contre les Suédois ; néanmoins ayant recours à sa souplesse, il envoya un ambassadeur au duc de Longueville, lequel ayant pour ce sujet assemblé tous les colonels de l’armée, conclus par leur avis la cession des hostilités. »
Source : le Mercure Français de 1639 et 1640.

« Le comte de Guébriant  choisit deux endroits commodes à l’embarquement, qui furent Obervezel et Bacharach. Le premier fut le plus facile, car les chevaux traversèrent à nage après qu’un cavalier eut dessellé le sien qu’il conduisit par la bride, suivant l’ordre que le comte de Guébriant avait donné pour l’essai ; si bien qu’en un seul jour passèrent les régiments de Rosen et ses dragons. Ils jetèrent quelques chariots dans le Rhin, n’ayant pas l’intelligence de les démonter pour les charger sur les barques ; mais ayant appris que le comte de Guébriant avait trouvé cet expédient au passage de Bacharach, dont il avait pris la conduite, laissant celle-ci au lieutenant colonel de l’artillerie, ils firent de même et ne laissèrent rien à porter.
Le 28 de décembre à deux heures après minuit, le comte de Guébriant commença son embarquement à Bacharach en attendant l’armée du duc de Longueville, et fit passer premièrement le sieur de Roqueservières sergent de bataille avec 200 hommes de Guébriant et de Schmidberg qui se mirent en bataille auprès de Laurick (Lorch). Après suivit Chamboy aide de camp, avec les corps de Guébriant et de Schmidberg, et le duc étant arrivé pour faire passer le reste, le comte de Guébriant s’embarqua aussi avec le régiment de Melun, pour aller prendre Laurick (Lorch), qui est un grand bourg bien fermé au-delà du Rhin, où 25 dragons de l’ennemi faisaient garde avec des paysans réfugiés.

Passage du Rhin pour mercredi 28 décembre 1639 à la petite pointe du jour (d’après l’ordre écrit donné par le comte de Guébriant)

À Bacharach
40 mousquetaires de Guébriant, avec un capitaine, un lieutenant et quatre sergents.
40 mousquetaires de Schmidberg, avec un capitaine, un lieutenant et quatre sergents.
25 piquiers de Guébriant, avec un capitaine, un enseigne et trois sergents.
25 piquiers de Schmidberg, un capitaine, un enseigne et trois sergents.
Un capitaine et trente chevaux de Rosen. Le tout en une fois si il est possible.
Le régiment de Guébriant.
Le régiment de Schmidberg.
Le régiment de Rosen.
Deux pièces de trois livres, deux caques de poudre, mille balles de mousquets, quatre paquets de mèche, cinquante balles de trois.
(Le régiment de) Melun.
(Le régiment de) Nettancourt.
Deux régiments de cavalerie de la brigade de Rosen.
Les deux pièces de six qui doivent venir de Mesenheim en batterie sur le bord de deça pour favoriser le passage.
Les dragons de Rosen pour la garde du bagage de la brigade.
Les munitions de guerre partiront lundi de Kreuznach avec les régiments de Melun et Nettancourt.
Les pièces de six qui viennent de Mesenheim seront escortées par le régiment Noir, et se rendront jeudi vers Bacharach avec ledit régiment, enverront audit Bacharach, savoir ce qu’ils auront à faire.

À Oberwesel
40 mousquetaires de Forbus avec un capitaine et trois sergents.
30 piquiers de Forbus avec un capitaine, un lieutenant et trois sergents.
50 chevaux avec un capitaine de la brigade de monsieur Rosen, le tout en une fois.
Les régiments Jaune, Rouge et Écossais.
Le reste de deux régiments de cavalerie de la brigade de monsieur Rosen.
Le régiment de Flerschein se rendra sans faillir jeudi au soir à Oberwesel, et maintiendra le poste jusqu’à ce que toute la cavalerie et le bagage soit passé, et pour cet effet sera mardi au soir à Kreuznach.
Le régiment Noir se rendra sans faillir jeudi au soir à Bacharach, et maintiendra le poste jusqu’à ce que toute la cavalerie et bagage soit passé, et pour cet effet sera mardi au soir à Kreuznach.
Le brigade de monsieur le comte de Nassau se rendra jeudi de bonne heure aux quartiers plus proches d’Obervezel et Bacharach, pour passer le jour même s’il est nécessaire, ou le lendemain au plus tard.
Lundi les régiments de Melun et Nettancourt partiront de Kreuznach, pour être de bonne heure mardi au soir à Bacharach, ou autre lieu qui leur sera ordonné : Enverront de bonne heure audit Bacharach aux nouvelles.
Mardi au matin la grosse artillerie partira de Kreuznach, pour être conduite à Bingen, sera escortée jusqu’audit lieu par la cavalerie française.
La cavalerie française partira mardi au matin de son quartier, viendra à Kreuznach, et escortera l’artillerie jusqu’à Bingen. Jeudi se rendra proche Bacharach, enverra devant un officier audit Bacharach, savoir ce qu’elle aura à faire.
Il faut que l’ordre soit demain dimanche à Poppartz (Boppard ?), et qu’il porte d’être sans faillir mardi au soir à Oberwesel.
Faut envoyer demain dimanche les chevaux des vivres à Mesenhein. »

Source : Histoire de Guébriant, de Jean Laboureur (Paris, 1676).

Le colonel Rosen.

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