samedi 23 mars 2013

Battle of Wittenweier (3) 1638


And last, two other accounts of the battle of Wittenweier (from Ramsay's Turenne and Richelieu's memories :

Enfin, deux autres petites relations de la bataille de Wittenweier d'après l'Histoire de Turenne de Ramsay et les Mémoires de Richelieu : 

« La victoire de Rhinfeld mit le duc Bernard en état de bloquer Brisach. (…) Enfin le duc Bernard commença le siège de Brisach au mois d’avril (1638).
Le cardinal de Richelieu envoya deux renforts à ce Prince (le duc de Weimar), sous la conduite du vicomte de Turenne et du comte de Guébriant, comme lieutenants-généraux, grade qui commença dès lors seulement à être connu en France. (…) Le général Goetz et le duc Savelli assemblèrent une armée sur les bords du Danube, s’approchèrent de Brisach, firent diverses marches autour de la ville, et par deux fois trouvèrent moyen d’y jeter quelques vivres. Pour empêcher de pareils secours dans la suite, le duc Bernard prit la résolution d’aller attaquer l’armée ennemie : il sortit de ses lignes avec les deux tiers de la sienne qui n’était que de 16 000 hommes ; le général Goetz en avait 20 0001. Weimar n’eut pas marché deux heures par des chemins couverts et très étroits qu’il rencontra les ennemis dans la plaine de Wittenweir : il s’y mit en bataille : après quelques décharges d’artillerie de part et d’autre, les deux armées s’ébranlèrent et se choquèrent avec furie. l’aile droite impériale fut renversée dans un ravin qui était derrière elle, et mise en déroute sans pouvoir se rallier : le duc Savelli qui la commandait fut pris avec 7 pièces de canon. L’aile droite de Weimar, qui se trouva dans un terrain très désavantageux, fut rompue : Goetz qui était posté sur une hauteur allait la prendre en flanc et le vicomte de Turenne qui la commandait courait risque d’être enveloppé, si le duc de Weimar ne fût venu à son secours : ce prince fondit sur Goetz, qui demeura ferme sur l’éminence qu’il occupait. Il eut été difficile de l’en déloger de force, on eut recours à un stratagème : le comte de Guébriant conseilla d’envoyer dans la forêt voisine quelques cavaliers avec des tambours et des trompettes. Au bruit que firent ces instruments, les Impériaux croyant qu’on venait les attaquer par derrière, quittèrent la hauteur où ils étaient : les troupes de Weimar s’en saisirent, et prirent en même temps le canon des Impériaux à l’aile gauche ; dans la chaleur et dans la confusion, les Impériaux prirent aussi celui des confédérés à l’aile droite, et de part et d’autre on se servit de l’artillerie ennemie pour se canonner. Après sept heures de combat, où toutes les troupes allèrent plusieurs fois à la charge, les Impériaux furent mis en fuite, et cédèrent au duc Bernard une victoire complète dont le comte de Guébriant et le vicomte de Turenne partagèrent la gloire. Goetz se sauva, et perdit dans ce combat tout son canon, ses munitions, 3000 chariots, 5000 sacs de blé et tout son bagage. Il resta 2000 impériaux sur place, on fit 1500 prisonniers, et l’on prit 45 étendards et tous les drapeaux. » 
(Source : Histoire du vicomte de Turenne)
(1) En réalité plutôt 18 000.

« Cette lettre n’a autre fin que de vous donner avis d’une signalée victoire que monsieur de Weimar a obtenue sur les deux armées de Goetz et Savelli, où il a remporté 80 tant drapeaux que cornettes, 11 pièces de canon, tout le bagage, 6000 sacs de blés et 40 milliers de poudre, qu’ils voulaient jeter dans Brisach. le combat a duré depuis une heure après midi jusqu’à 10 heures du soir. Il est demeuré 3000 hommes sur place, dont monsieur de Weimar en a perdu 4 ou 500 cents. C’est monsieur de Weimar qui a attaqué les ennemis, après les avoir cherchés deux jours entiers. Tubal (Taupadel) et Vernancourt seuls ont été emmenés prisonniers, poursuivant trop chaudement les ennemis, entre lesquels ils se trouvèrent seuls trop avancés. Monsieur de Weimar a plus de 800 prisonniers. » 
(Source : Lettre du cardinal de Richelieu aux Maréchaux de la Force et Châtillon le 21 août 1638)

« Le Roi lui envoya (au duc de Weimar), pour renforcer son armée, le sieur de Guébriant avec 4000 hommes de pied qui le joignirent. (…)
Sa Majesté lui envoya, à la fin de juin, le vicomte de Turenne avec un corps assez considérable, composé pour la plus grande partie de Liégeois qu’il avait levé à Liège. Car Sa Majesté voulant rendre ses armées plus puissantes, (…) enviya dès la fin de l’année précédente (1637) le sieur d’Aigueberre, aide de ses camps et armées, à Liège pour y faire la levée de 26 cornettes de chevau-légers, 10 de mousquetaires à cheval, toutes de 100 hommes chacune, et de 40 compagnies d’infanterie de 150 hommes chacune, pour faire 6000 hommes de pied et 3600 chevaux, et envoyer la cavalerie par terre en France   , et l’infanterie par mer par voie de Hollande. (…)  Mais à peine une partie desdites troupes arrivées à leurs quartiers, que Piccolomini les vint attaquer, la nuit du 18 mars, dans leur quartier, où elles n’étaient que depuis un jour. (…)
Le vicomte de Turenne, que Sa Majesté y envoyait pour les commander et conduire en France lorsqu’elles seraient en état de marcher, y arriva incontinent après qu’elles eu reçu cet échec, et fit faire la revue de ce qui restait, qu’il ramena au commencement de mai en France, avec ceux qui furent encore levés depuis, qui tous ne montèrent que jusqu’à 3000 hommes. (…) Sa Majesté les fit passer devers le duc de Weimar.
Goetz et Savelli s’étant joints ensemble pour tenter encore le secours, et escortant, avec toute leur armée le long du Rhin, des bateaux chargés de blé qu’ils voulaient conduire dans Brisach, Weimar les alla attaquer lui-même près de Wiltzenheim, et après un combat de huit heures, opiniâtreté de part et d’autre, demeura maître des deux champs de bataille, du canon, vivres, munitions et de la plus grande part du bagage des ennemis. » 
(Source : Mémoires de Richelieu)


 Bernard de Saxe-Weimar

Jean-Baptiste Budes comte de  Guébriant 


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire