mercredi 11 novembre 2009

Lützen, 16 novembre 1632 (Imperial OoB)

Sorry for this (long) post only in french. I will deal with the strength of the imperial army at Lützen and conclude that the proposition of Brzezinski (Lützen 1632) and Guthrie (Battles of the Thirty Years War), with 14 or 17,000 men for Wallenstein, are more credible than the 28-32,000 men announced by contemporary authors.












Il y a trois difficultés pour reconstituer l’armée impériale,
- la taille de l’armée (effectifs),
- les formations adoptées par les impériaux,
- les régiments présents.

Concernant les effectifs. Aucun contemporain ne donne les effectifs le jour de la bataille. Les chiffres ci-dessous s’appliquent en général au mois précédant la bataille de Lützen.
Galeazzo Gualdo donne 36,000 hommes à Wallenstein lorsqu’il est près de Nuremberg dont 10,000 pour Holck et Galas, 5,500 pour Grana et 14,000 pour lui-même, y compris les troupes bavaroises d’Aldringer. Mais le total ne donne que 31,500 hommes. Si on y ajoute les 9,000 hommes de Pappenheim lorsqu’il rejoint Wallenstein, le total monte à 41,500 hommes.
Le Theatrum Europaeum donne 40,000 hommes aux impériaux, dont 18,000 hommes pour Galas et Holck et 12,000 pour Pappenheim. Soit 10,000 hommes pour le corps qui restait à Wallenstein à Nuremberg. Wallenstein aurait donc eu de 28 à 32,000 hommes un peu avant Lützen, sans Pappenheim.
Le Soldat Suédois donne 20,000 hommes à Wallenstein, 12,000 à Pappenheim et 16,000 à Galas et Holck pour un total de 48,000 hommes (en octobre). Les pertes des impériaux étant de 10 à 12,000 morts. Le total serait ici de 36,000 hommes avant l’arrivée de Pappenheim.
Le Mercure François reprend mot pour mot le récit du Soldat Suédois.
Le comte de Kevenhuller donne 10,000 hommes à Gallas, 6,000 à Holck, 12,000 à Wallenstein, soit 28,000 hommes.

En fonction des observateurs contemporains, on a donc un effectif hors Pappenheim allant de 28 à 32,000 hommes plus 9 à 12,000 pour Pappenheim. Mais il faudrait défalquer de ces chiffres les pertes endurées lors des combats qui précèdent et l’attrition.

Pour compliquer le tableau, les auteurs récents (Brzezinski, Guthrie) revoient ces chiffres fortement à la baisse.
Brzezinski nous dit “Face à eux il y avait l’armée de Wallenstein que la rumeur donnait à 30,000 hommes, mais en réalité un peu plus de 12,000.
Guthrie nous donne 35,000 hommes, y compris Pappenheim, le 14 octobre. Le 14 novembre, il compte 15 à 18,000 hommes à Wallenstein et Holk, 5,000 hommes à Pappenheim et 6 à 7,000 hommes à Galas. Pour un total de l’ordre de 28,000 hommes dont 5,000 pour Pappenheim.
Les deux auteurs font ensuite une estimation de cet effectif en se servant de la Krieglisten de 1632 (à laquelle je n’ai pas accès), qui recense les régiments et le nombre de compagnies. L’effectif est ensuite obtenu en estimant un nombre d’hommes moyen par compagnie.
Guthrie décompte ainsi, pour Wallenstein, 16,770 hommes soit 9,870 fantassins (avec des effectifs de compagnie compris entre 50 et 150 hommes) et 6,900 cavaliers (avec des effectifs de 20 à 70 chevaux par compagnie). Le corps de Pappenheim compterait 5,000 hommes (2,700 fantassins et 2,300 cavaliers).
De son côté, Brzezinski estime ces chiffres à 13,750 pour Wallenstein (8,550 fantassins et 5,200 cavaliers) et 5,650 hommes pour Pappenheim (3,000 fantassins et 2,650).

Difficile de réconcilier ces chiffres. Les travaux récents divisent par deux les chiffres des auteurs contemporains à l'événement. Il est donc utile de regarder le nombre de compagnies présentes à Lützen.
Brzezinski compte 89 compagnies d’infanterie (plus 45 pour Pappenheim) et 84 compagnies de cavalerie, 25 de croates et 5 de dragons (39, 23 et 9 pour Pappenheim).
Guthrie compte 95 compagnies d’infanterie (plus 43 pour Pappenheim) et 96 compagnies de cavalerie, 25 de croates et 5 de dragons (35, 20 et 7 pour Pappenheim).
A l'époque, Gualdo comptait (pour Wallenstein uniquement) 95 compagnies d’infanterie, 59 escadrons de cuirassiers, 53 escadrons de croates et dragons (de l’ordre de 5 pour ces derniers).
Pour 32,000 hommes dont 40% de cavalerie (18,000 fantassins et 12,000 cavaliers), la compagnie d’infanterie compterait en moyenne 190 hommes et “l’escadron” (Gualdo évoque plus probablement la compagnie) 107 chevaux.

Les ordres de grandeurs sont donc équivalent (89/95/95 compagnies d’infanterie et 114/126/112 de cavalerie). La question se pose donc de la manière de calculer des uns comme des autres.
Au début de la guerre de trente ans, les régiments d’infanterie impériaux étaient à 10 compagnies de 300 hommes soit 3000 hommes. Mais il était possible de lever des régiments de 2000 hommes (compagnies de 200), ce qui se faisait couramment, et certains régiments pouvaient compter que 5 compagnies. Dans les faits, une fois la campagne avancée, peu de régiments dépassaient 1200 hommes, pouvant même tomber à 500 hommes (50 hommes par compagnie). L’effectif moyen calculé à partir des chiffres de Gualdo quelques temps avant la bataille, parait donc surévalué (190 hommes par compagnie est trop proche de l’effectif théorique). Guthrie (104 fantassins par compagnie) et Brzezinski (96 hommes par compagnie) proposent des chiffres plus crédibles.
Le régiment de cavalerie impérial comptait théoriquement 10 compagnies de 100 chevaux soit 1,000 cavaliers, mais en 1632, le régiment comptait en moyenne 500 à 800 chevaux (selon Guthrie).
Guthrie estime un effectif moyen de 55 chevaux par compagnie à Lutzen, chiffre crédible, et Brzezinski donne une compagnie à 46 chevaux. On est dans les deux cas à la moitié de ce que pourrait donner le chiffre de Gualdo.

En résumé, aucun auteur contemporain aux événements ne donne les effectifs réels des impériaux le jour de Lützen. Les fréquents détachements puis regroupements en différents corps (Aldringer, Holk, Galas, Pappenheim) leur compliquent d’ailleurs la tâche. Ceux que l’on trouve sont contradictoires, comme c’est souvent le cas (en fonction du “parti” qui relate l’évènement) et sont antérieurs à la bataille de plusieurs semaines. Il parait donc prudent de suivre Guthrie (Battles of the Thirty Years War) et Brzezinski (Lützen 1632) dans leurs raisonnements.

Prochain sujet : les formations impériales à Lützen.

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