jeudi 6 août 2009

French infantry under Henri IV

The book of Louis de Montgommery, la Milice Française, was published in 1636 but he was written before the death of Henri IV (1610). He mainly focuses on the infantryman. Here is, in french (sorry), a first extract dealing with recruitment and equipment of the soldier...

L'oeuvre de Louis de Montgommery, la Milice Française, édité en 1636, a été écrit avant la mort de Henri IV (1610). Il se concentre essentiellement sur l'infanterie et en voilà un premier extrait.


«Pour l’élection d’un simple soldat, il me semble qu’il serait bon qu’il fût de la province de laquelle la légion porte le nom, et ce pour plusieurs causes : entre autres pour les dépayser en la disposition des lieux où ils seraient mis en garnison : car le soldat se discipline mieux et pâtît plus volontiers étant éloigné de la patrie ; si cette règle ne s’observe exactement, pour le moins à plus près ; et si le roi se sert de commissaires des guerres vieux soldats et pratiques, ils le pourront facilement faire. Ainsi faisant l’on les pourrait éloigner de leur foyer mettant les gascons, languedociens, provençaux, dauphinois, lyonnais, auvergnats, et autres de ce quartier là, en Normandie, Bretagne, Champagne, Bourgogne, Picardie. Et tous ceux là que les gascons appelle “Franchimans” passeraient aux garnisons de delà. Pour les gardes celui-ci doit-être de toutes les provinces françaises, composé de la fleur des bons hommes de ce royaume : ce sont les fidèles Triaires, sur lesquels se repose tout le salut de l’état ; aussi étant tel et commandé de si dignes capitaines comme il est, il doit être rempli de chefs réformés, et de noblesse française. Quant aux cadet qui s’y fourrent ordinairement plus par importunité, que par le désir des chefs, ils doivent être réglés à six par compagnie, âgés de dix-sept ans chacun pour le moins, qui est selon la discipline antique des romains, des macédoniens et de nos pères. Le soldat s’enrôlant dans une compagnie doit donner répondant de sa personne à son capitaine : nommer son nom et surnom propre, son pays et la ville ou village de sa naissance, puis faire le serment, et signer. (…) Le soldat se vêtira selon sa paye, et en vivra ménagement en camarade de quatre en quatre, sans taverner, ni brelander. Il sera curieux de tenir ses armes nettes, de porter toujours une livre de poudre sur lui, et dix brasses de mèche, tant l’arquebusier que le mousquetaire, trente balles de calibre l’arquebusier, et le mousquetaire quinze, de bon poulverin : il fera lui-même sa mèche et ses balles, portera le moins de bagage qui lui sera possible ; de deux en deux un goujat, et de quatre en quatre un cheval marchant par pays. Mais en garnison ils n’auront qu’un goujat de quatre en quatre et point de chevaux. Il portera toujours les armes quand il sera sain, et ne se chargera d’autre chose, car de porter des hardes avec ses armes comme un bonnet de nuit sous le morion, son chapeau à la main, ou l’alforia que les espagnols ont au col, cela est de très mauvaise grâce. (…) Tout soldat arquebusier, mousquetaire ou piquier, marchant en ordre, mettra son arme sur l’épaule droite, s’il est à droit, et sur la gauche, s’il est à gauche. Toujours l’épée aux pendants, et non en écharpe ni bandoulière, car cela fend son lipan ou gautier. L’arquebusier et le mousquetaire sera toujours fourni d’un fusil pour allumer sa mèche ; car elle se peut éteindre en sentinelle, ou en autre lieu auquel il n’aurait pas commodité de l’allumer, et lors ses armes lui seraient autant inutiles sur l’épaule qu’une bûche : néanmoins les sergents doivent avoir soin de faire allumer toujours une mèche en chaque rang, quand l’on passe en pays hors de soupçon, mais survenant une alarme un chacun doit allumer sa mèche par les deux bouts, rafraîchir le poulverin du bassinet, et mettre quatre balles en bouche, ils ne tireront tant l’arquebusier que le mousquetaire que d’une balle seule, fors la défense d’une brèche que les balles doubles et ramées sont bonnes. L’arquebusier doit porter une once de balles, et le mousquet deux, montés l’un et l’autre à l’ancienne française, que nous appelons maintenant à la wallonne. La charge du fourniment doit tenir demi once, et celle de la bandoulière du mousquetaire une once de poudre. Tout soldat piquier doit se styler et exercer à manier dextrement une pique, laquelle doit être de dix-huit pieds. Il la portera couchée sur l’épaule, la main contre le brassal, le bout regardant le jarret de celui qui marche devant lui, et le faire trois pieds plus haut que la tête de celui de derrière ; il faut en marchand prendre la cadence du tambour, avec le plus de grâce, et de gravité, qu’il sera possible, car la pique est une arme honorable, et qui mérite d’être portée avec geste brave et audacieux : l’espagnol l’appelle reine des armes (…) Pour travailler à des tranchées et fortifications, je l’approuve et conseille au soldat d’en faire gloire, voire quasi autant que de combattre, car cela est du service du roi, et du devoir militaire. Le soldat espagnol ne souffrirait aucunement que des pionniers fissent une tranchée, moins que l’on leur donnât rien pour leur peine ; car ils disent qu’ils sont payés pour cela. Dans les tranchées périlleuses ils travaillent armés, le morion en tête et le plastron derrière le dos, parce qu’en piochant l’on se penche et le ventre ne court aucun péril : mais le dos et la tête demeurent découverts ; la façon n’est pas mauvaise et se doit imiter.»



(Assaut d'une barricade française par l'infanterie espagnole, à Arras. in Cyrano de Bergerac.)

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