jeudi 13 août 2009

A french account of operations in Flanders, 1622


The defeat of Dutch troops, out of Bergue on the Ion, by the army of the Marquis of Spinola.

with the siege set by the marquis, and everything that happened in Flanders since July the first, so far.
And the new defeat of four Cornettes of the Prince of Orange's cavalry, and the storming of three places of the Duchy of Cleves, by the Count Henri de Bergues, lieutenant of the Infanta.
Paris, 1622.


La défaite des troupes hollandaises, sorties de Bergue sur le Ion, sur l’armée du marquis Spinola.


Ensemble le siège mis devant ladite place par ledit marquis, et tout ce qui s’est passé en Flandres depuis le premier juillet, jusqu’à présent.
Plus la nouvelle défaite de quatre cornettes de cavalerie du prince d’Orange, et la prise de trois places du duché de Cleves, par le comte Henri de Bergue, lieutenant de l’Infante.
A Paris, 1622.

“Il y a quelques mois que le comte Henri de Nassau, frère du prince d’Orange, ayant assemblé quelque quantité de cavalerie dans la ville de Breda, prit résolution de faire le dégât dans le duché de Brabant, ce qu’il entreprit en une belle nuit, avec 1,200 chevaux, de telle sorte que le ravage qu’il y fit, porta dommage au pays à l’estime de plus de 600,000 florins, il y eut près de 20 bourgs et villages brûlés, beaucoup d’églises et monastères champêtres exposées à la merci des flammes, qui étaient aperçues même des villes de Bruxelles, Malignes, Bosleduc, et Louvain, au grand regret des habitants, particulièrement de Bruxelles et Malignes, qui voulaient sortir de force sur les ennemis sans la prudence des gouverneurs et magistrats qui ne le voulurent permettre pour éviter une plus grande fortune.
Le marquis de Spinola qui était dans Bruxelles, ne fut pas peu blâmé du public d’avoir souffert un tel affront lui avoir été fait à la barbe ; mais protesta et par serment dès lors que les hollandais le payeraient chèrement ; et dès ce temps même résolut de mettre son dessein à exécution.
Le comte Henri de Bergue général de la cavalerie de Flandres, qui était au delà du Rhin, au bruit de ce dégât repassa promptement en Flandres avec 2,000 chevaux, pour secourir le pays ; mais il arriva trop tard, pour ce que les ennemis avaient déjà fait retraite, et pour ce s’en retourna à son pôle au delà du Rhin, où étant pour donner sujet de divertissement au comte Henri de Nassau, s’approcha avec 8,000 hommes, tant de pied que de cheval du camp des hollandais, du côté d’Emmeric, fait tenter Reez, et reconnaître la place, donne quelque escarmouche aux ennemis, entre jusque dans leurs retranchements, où le seigneur Jean Baptiste Doria, neveu du marquis de Spinola, pour s’être avancé trop avant, fut tué au grand regret de l’armée.
Ledit sieur marquis pour se venger de tout ceci, assemble tous les gens de guerre qu’il avait levé aux Pays-Bas, au nombre de 45,000 hommes, tant de pied que de cheval, et tire droit avec cette armée du côté de Maastricht, faisant mine de vouloir tirer en Allemagne et repasser le Rhin pour tourner du côté de la Frise, afin d'alarmer les hollandais de ce côté, et attirer leurs armées comme il a fait.
De Maastricht il rebrousse chemin tout court vers Bruxelles ; mais auparavant il donne ordre au comte Henri de Bergue, de se loger entre le Meuse et le Vals, du côté de Grave avec 20,000 hommes, afin de tenir les hollandais en cervelle, et les empêcher de secourir les places que le marquis de Spinola prétendait assiéger en Brabant.
Ce dessein lui réussit si à propos, qu’étant ainsi retourné à Bruxelles, il renvoya le reste de son armée du côté de Breda sous la conduite de don Luis de Velasque, et se rendit incontinent après en son camp, ou étant fit attaquer la ville de Steemberg qui se voyant ainsi inopinément assiégée, bloquée et investie de toutes parts, hors d’espérance de secours que ledit comte Henri de Bergue empêchait de venir par terre, se rendit à composition audit marquis, 1,500 hommes sortirent de la place, et le marquis y en mit 3,000 pour la garde d’icelle.
Après la prise et réduction de cette place, le marquis voulut exécuter son dessein qui de longtemps il a projeté sur Bergue sur le Ion, place sur la mer, de même situation que peut être celle de La Rochelle, et tellement considérable et forte, que le feu duc de Parme l’ayant autrefois assiégée, fut contraint de l’abandonner et d’en lever le siège : elle peut être battue et assiégée du côté de la terre ; mais toujours à elle la liberté de la mer, d’où il lui peut arriver le secours de Flessingue et d’Hollande.
Il l’envoya donc assiéger avec l’armée par le comte de Salazar, et le 27 juillet dernier ledit sieur marquis étant arrivé de Bruxelles à Anvers, en partit ce dit jour avec tous les princes et seigneurs de la cour, pour se rendre au camp devant ladite place.
Elle est dit-on importante au pays de Brabant, on espère pourtant par tout les Pays-Bas, que le marquis de Spinola en aura bonne issue, et qu’il ne l’eut pas fait assiéger s’il ne savait le moyen de la prendre, et d’en sortir avec l’honneur. Dès les premiers jours du siège les siens gagnèrent une demi-lune sur les ennemis, où ils se mirent à couvert du canon de la ville, malgré toute la résistance qui s’y fit.
Les assiégés font assez souvent des sorties sur le camp du marquis, mais ils ont eu le plus souvent du pire.
Le 22 juillet dernier, jour de la Madeleine, ils en firent une à leurs dépends véritablement, en icelle ils avaient dessein d’enlever le quartier des italiens ; mais il fut si courageusement soutenu, qu’ils laissèrent sur la place près de 300 hommes morts des leurs ; de la part dudit sieur marquis, il n’y en eut pas plus de 30, tant tués que blessés.
Le chef des ennemis sortit qui conduisait leur cavalerie, qui était un brave français, de la province de Picardie, nommé monsieur de Mey, de la religion prétendue réformée, et qui s’était donné au service des hollandais, est demeuré en cette charge, lequel a été infiniment regretté des assiégés, aussi était-il très habile homme et fort courageux.
Monsieur le comte de Candale qui s’est donné au service des états de Hollande, s’est jetté pour eux en cette ville de Bergue, en qualité de colonel du régiment français qu’y commandait autrefois monsieur de Châtillon.
Le marquis de Spinola a devant cette ville là plus de 15,000 hommes tant de pied que de cheval, et bonne quantité de canons.
De nouveau sont encore arrivés et passés par Anvers 4,000 hommes, tant anglais qu’irlandais, levés en Angleterre et Écosse pour le service de la sérénissime Infante, contre les hollandais.
Par lettres dernières écrites de Bruxelles, on mande que le comte Henri de Bergue a attaqué un quartier de l’armée du prince d’Orange sur les frontières du duché de Cleves, lequel il a enlevé et défait 4 cornettes de cavalerie, pris un duc de Saxe Weimar, et un gentilhomme anglais, et autres prisonniers ; et auparavant cette défaite ledit sieur comte a pris encore sur les hollandais la ville de Genep, et deux forts châteaux.”

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