vendredi 31 juillet 2009

Events in Pomerania, from a french account, 1630 (1)

A very interesting account of the storming of Brandshagen’s fort by the Germans and Swedish, in the beginning of June 1630. A little confused but some interesting details … Sorry, but in french !

Une très interessante relation de la prise du fort de Brandshagen par les germano-suédois, début juin 1630. Un peu confus mais des chiffres et beaucoup de détails croustillants…
(Document BNF)

Relation véritable de ce qui s’est fait et passé entre les armées de l’empereur et celle du roi de Suède en la présente année 1630.
Selon les mémoires envoyés d’Allemagne.
A Paris, 1630
Real relationship to what was done between the armies of the emperor and the king of Sweden in the year 1630.
According to memoirs sent from Germany.
Paris, 1630

“Est chose assez connue d’un chacun, qui a tant soit peu d’expérience des affaires présentes de l’Allemagne, que dès l’an 1628, le très auguste roi de Suède Gustave Adolphe, à présent régnant, a par le moyen d’un bon secours arraché des pattes du général Wallenstein, la ville hanséatique de Stralsund, assise sur la mer Baltique au duché de Poméranie, de laquelle sa majesté ayant accepté la protection et défense, à la très grande insistance et prière du magistrat et habitants d’icelle, y avait mis une forte garnison, après que les gens du roi de Danemark (selon l’accord fait entre lui et ledit roi de Suède) en furent sortis. Aussi est-il notoire que ledit Wallenstein fut contraint de lever honteusement le siège de ladite ville, après y avoir perdu plus de 20,000 hommes des siens, par le rapport même de ses propres colonels et officiers. Laquelle il ne laissa pourtant de tenir bloquée, et par toutes sortes d’hostilités incessamment travaillée, jusque au mois de mars de cette présente année, et tant que ceux de la ville furent contraints de penser à quelque expédient pour s’ouvrir un passage à leur liberté, et trouvant celui de mer le plus commode et nécessaire, ils se résolurent de l’effectuer, et d’attaquer l'île de Rügen située vis à vis de leur ville, et occupée par leurs ennemis, qui de leurs deux forts, s’entre flanquants de l'île, et de terre ferme,endommageaient continuellement tous les navires et autres vaisseaux qui passaient. Pour l'exécution de quoi, le chevalier Leflé, qui pour lors commandait à la ville, envoya le 30 dudit mois 600 hommes dans l'île de Hiddensee, lesquels forcèrent la garnison du fort du vieux passage, à traiter de sa reddition ; ce qui se fit heureusement le même jour. Le colonel impérial Goëtz ne pouvant venir à bout d’un traité de paix, ou de neutralité, dont il avait fait faire ouverture par les états du duché de Poméranie à la ville de Stralsund pour l’amuser, se présenta le 26 avril avec 3,000 hommes de pied et 6 cornettes de cavalerie devant le fort. Mais se voyant salué d’une infinité de canonnades, il se retira et alla décharger sa colère sur le plat pays. Par suite de ce mauvais succès, il revient aux mêmes traités, par le moyen desquels on avait tâché de les tromper autrefois. Mais pouvant bien juger de l’intention de leurs ennemis, par les injustes surprises des passages de Garts et Griffenhagen, qui furent faites en mêmes temps contre la foi donnée, ils se trouvèrent obligés de se pourvoir par des moyens plus assurés. Le 7 juin après que les portes de la ville de Stralsund furent demeuré fermées quelques jours durant, le susdit commandeur avec les colonels Hall et Crichbaum, et 1,600 hommes de pied et 300 chevaux sortirent, et étant renforcés de 400 hommes du fort pris le 30 mars, marchèrent contre le grand fort du nouveau passage, situé contre un autre qui est en terre ferme, appelé le fort de Brandeshaguen. Ils firent incontinent travailler aux fortifications par trois cents paysans qu’ils avaient amassés, et pourvurent si bien à leur retranchement que le lendemain l’ennemi ne les pouvait plus endommager ni de l’un ni de l’autre fort. Sur le soir du même jour ceux du fort de Brandeshaguen (Brandshagen) envoyèrent un bateau pour secourir ceux du fort de l'île. Mais les batteries suédoises, et les chaloupes logées là après, le firent promptement retourner avec perte. Le 9 du même mois les suédois avancèrent tellement leur travail, qu’on pouvait jeter une pierre dans celui de l’ennemi, qui ne laissait de tirer incessamment, combien qu’avec peu de fruit. Ceux de terre ferme envoyèrent encore un bateau, lequel s’approchant de l'île, 30 mousquetaires furent commandés de se loger de se loger au dessus du fort, et d'empêcher le bateau, ce qu’ils firent, nonobstant les empêchements de ceux du fort, lesquels ayant laissé une porte fort étroite ouverte pour leur sortie, et se voulant retirer par icelle, partie de ces 30 mousquetaires entrèrent pelle-mêle à la faveur d’un brouillard qui se leva très épais en plein midi. Les suédois demeurés au travail se voyaient favorisés de ce brouillard et d’un vent impétueux qui, poussant toute la fumée contre le fort, l’assaillirent en même temps, passèrent les fossés à la nage, arrachèrent toutes les palissades, grimpèrent aux remparts, et plusieurs entrèrent pas les embrasures, arrachèrent les massues des mains des assiégés, et en tuèrent une cinquantaine. Enfin par un cri horrible de vie sauve, ils la donnèrent à 250 hommes avec un capitaine et enseigne qu’ils menèrent tous prisonniers à Stralsund. Mais ce que chacun admire davantage, sont les progrès des garnisons suédoises en la facile reddition du grand fort et passage d’Eiland, dans l'île et principauté de Rügen, qui s’est faite ainsi qu’il s’ensuit. Ceux de Stralsund étant sortis en plein midi le 17 juin, et passés dans ledit pays de Rügen jusque au nombre de 3,000 hommes de pied, et 4 compagnies de cavalerie, se mirent en bataille devant le fort d’Eiland, et en même temps y arrivèrent 2 caravelles et 11 chaloupes pleines de soldats, afin de les assiéger aussi par eau. Ceux du fort voyant l’approche par mer et par terre tirent incessamment leur canon pour les repousser ; mais nonobstant cette grande résistance on planta huit pièces de canon que les suédois avaient amené à Stralsund avec lesquelles ils endommagèrent le canon dudit fort, mais ne purent faire brèche au rempart qui était trop épais. Le 18, le colonel suédois surnommé le chevalier Leslé somma ce fort ; mais il reçu pour réponse qu'ils étaient résolus de se défendre jusque à l’extrémité de leur vie. Le 19 sortit avant midi une chaloupe du fort de Brandeshaguen (Brandshagen), qui est vis à vis du fort Eiland dans la Rügen pour le rafraîchir d’eau douce, sur laquelle chaloupe ceux de Stralsund tirèrent quantité de coups de canon, comme aussi firent ceux de ces deux forts pour sauver leur chaloupe qui leur venait, et à force de tirer de part et d’autre, se fit une si grande fumée qu’à la faveur d’icelle les suédois de Stralsund se résolurent, quoique sans commandement ni ordre d’attaquer ledit fort de vive force, ce qu’ils firent si bien et heureusement, qu’ils furent plutôt dedans que la garnison ne s’en aperçu, tuant tous ceux qui s’opposaient à eux, et donnèrent la vie à 200 soldats qui se rendirent. Ainsi ce fort de Brandshagen fut pris le 20 juin à 9 heures du matin, auquel on trouva 6 canons de bronze, 60 tonneaux de biscuits, force moutons, oies, poules, et quelques tonneaux de poudre. Les bourgeois de Stralsund en faveur de cette victoire donnèrent 100 tonneaux de bière aux soldats, et après en avoir rendu grâce à Dieu, ils firent tirer tous leurs canons en signe de joie. Les soldats suédois durent tout le siège ne perdirent que 30 des leurs. Voilà les progrès que firent ceux de Stralsund sur les impériaux, pendant que le roi de Suède de son côté poursuivait aussi ses exploits. Le 21 juin, les ennemis voyant ne pouvoir plus tenir le fort de la terre ferme, et ayant à chaque moment avis des approches du roi de Suède, il y mirent le feu, et se sauvèrent à Gripswald (Greifswald ?), laissant par ce moyen le passage ouvert, lequel jusqu’alors était fermé aux grands vaisseaux vers Stralsund.”

A view of Rügen (top left), Stralsund (top right) and Brandshagen (middle, bottom)

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