vendredi 24 juillet 2009

Condé and Rohan's uprising 1615 (2)

La réponse du Duc de Rohan faite aux choses à lui proposées par le sieur de la Brosse de la part du Roy.
Ensemble le dénombrement dudit sieur duc de Rohan, assemblées pour s’apposer au voyage de monsieur de Guise à Bayonne.
A Paris, de l’imprimerie d’Anthoine du Brueil. 1615.

“Jamais les grandes affaires ne se sont terminées entre les princes et grand rois qu’avec beaucoup de difficultés, de peines et labeurs jamais il n’y eut en France négoce de plus sérieuse importance, que le traité des alliances d’Espagne, et jamais il n’y eut affaire plus longtemps différée, davantage remise et d’un acheminement plus lent que celle-ci, avec plus de contradictions, d’oppositions, et de différents accords : mais comme c’est folie aux hommes de désunir et de séparer ce qu’une seule fois Dieu à divinement uni, ainsi malgré tout les orages et tempêtes des ennemis du repos de la France, il faut que ce qui a eu un heureux commandement, un fortuné progrès, ait encore un plus heureux accomplissement, en vain Goliath s’oppose aux heurs et félicités de son petit David, pour néant se pourrait on armer contre les sacrées résolutions de celui qui par dessus tous les rois de la terre, Dieu aime et favorise.
Ainsi donc sa Majesté ayant eu avis que les sieurs de la religion prétendue réformée étaient armés en intention d’empêcher le voyage du duc de Guise de Bordeaux à Bayonne pour la conduite de Madame soeur du roi, et que déjà ils avaient fait passer la Garonne à leurs troupes qui étaient environ trois mille hommes de pied avec quatre ou cinq cents chevaux députés leurs Majesté, le sieur de la Brosse vers messieurs le duc de Rohan, le marquis de la Force, le sieur de Boisse, les barons de Pardillan, Favas Panissaux, Castlas et plusieurs autres chefs de ladite religion prétendue réformée aux fins de savoir d’eux pourquoi ils s’étaient armés, sous les enseignes de qui, et à quelles intentions ils avaient pris les armes, lesdits sieurs de la Brosse, confèrent ensemblément sur ce qu’ils avaient à dire, et après avoir pris avis des uns avec les autres dirent audit sieur de la Brosse que leur montrant sa commission par écrit ils étaient prêts de lui rendre raison de la levée de leurs armes, ledit sieur de la Brosse fit réponse que sa qualité d’enseigne d’une des compagnies des gardes de sa majesté l’autorisait assez de faire cette enquête, et qu’il était assez suffisant pour porter les commandements de ladite majesté, sans en faire paraître preuves plus manifestes, soit par écrit ou autrement : mais pourtant, que pour satisfaire aucunement à ce quils désiraient de lui, il leur produirait par écrit le pouvoir qu’il avait de dire ce qu’ils avaient entendu de lui, pouvu qu’en réciproque, il leur plût lui donner aussi par écrit, ce qu’il leur plairait de répondre aux choses par lui demandées au nom de leurs dites Majesté, ce qui fut promis de part et d’autre, ledit seigneur de la Brosse, semond de ce qu’il avait promis montra par écrit le commandement et pouvoir qu’il avait reçu de sa Majesté auparavant que partir, ce que voyant lesdits sieurs, tout étonnés, demandèrent temps et loisir pour donner réponse audit sieur de la Brosse, ou après avoir demeuré un grand demi jour ensemble produirent un manifeste ou plutôt une certaine déclaration de leur dessein et volontés non signée, qu’ils délivrèrent à l’instant audit sieur de la Brosse, contenant les choses qui s’euivent.
1- Qu’ayant vu faire levée de gens de guerre en plusieurs et divers endroits du royaume sans qu’on employait aucun de ceux de ladite religion aux charges militaires, ils auraient pensé qu’on les voulut circonvenir par quelque menée ou mauvaise intelligence, ce qui les aurait contraints d’armer pour leur conservation et particulière défense.
2- Qu’ils avaient été admonestés par ceux de l’assemblée de Grenoble, se mettre en État de défense, en ce que les députés de la religion envoyés au roi, n’avait été contentés sur les demandes proposées de leur part à leurs dites Majestés.
3- Qu’ils avaient été assurés qu’on les avait renvoyés sans aucun contentement et mêmes qu’on avait eut aucun égard aux remontrances de monsieur le prince de Condé à celle du parlement de Paris comme ils avaient supplié très humblement leurs majestés par leurs députés.
4- Qu’on avait d’ailleurs publié en divers endroits du royaume, même à Bordeaux, tant en la maison de ville qu’en les prédications publiques faites en les églises d’icelle que par l’alliance de la France avec l’Espagne, on confondrait aisément tous ceux de ladite religion prétendue réformée, et que pour cette juste crainte, ils avaient armé sans toutefois avoir jamais eu envie de faire aucun acte d’hostilité.
Ce qu’étant rapporté à leursdites Majestés, et les articles ci-dessus notés, lus en leur présence par M. Philippeaux, il fut avisé qu’il n’était plus de la dignité du roi de renvoyer vers lesdits sieurs, ainsi qu’il fallait s’en donner de garde comme d’ennemis découverts contre leur service et le repos public.”

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