vendredi 10 septembre 2010

Lorrains de Charles V - Etendards (Flags)


Voilà une série d'étendards lorrains selon K.A Wilke. A priori, principalement des étendards de cavalerie mais je ne sais pas à quelles unités ils appartiennent.
Flags from Lorraine according to K.A Wilke. mainly (perhaps only) cavalry standards.























And here is an account (sorry, only in french) of the battle of Poligny, june, the 18th of 1638, between the french army of the duke de Longueville and the army of the duke Charles de Lorraine; the account is from the memories of Henri Campion.

Et un passage des mémoires de Henri Campion, évoquant un engagement entre l'armée du duc de Longueville (dont fait partie le rédacteur, Henri Campion, lieutenant au régiment de Normandie) et le duc Charles de Lorraine. Il s'agit de la bataille de Poligny (18 juin 1638).

Le régiment de Normandie, et celui de cavalerie d’Enghien, comme les premiers corps de l’armée, ayant le choix des postes, prirent l’aile gauche, sachant que les ennemis avaient à leur aile droite leurs meilleures troupes, et qu’elle était beaucoup plus près du bois que la gauche, qui s’en trouvait hors de la portée du mousquet. Les régiments d’infanterie de Conti, de Sus (Suse), de Serré, de Rebais (Rebé) et plusieurs autres, les suivirent avec le tiers de la cavalerie. Les sieurs de Feuquières et de la Motte se mirent à leur tête. On posta à l’aile droite les régiments d’infanterie d’Enghien, de la Motte, de Vendi, de Melun, de Roncherolles et plusieurs autres, avec ceux de cavalerie de Beauregard, Champeron, Saint-André-Montbrun, etc., faisant les deux tiers de la cavalerie, à cause que le lieu où ils devaient donner était une belle plaine où les troupes à cheval pouvaient s’étendre sans peine. Le sieur de Sauvebeuf commandait cette aile. Le duc de Longueville, à la tête des compagnies franches (c'est à dire les compagnies de cavalerie non enrégimentées), et ayant ses gardes devant lui, se tint entre les deux ailes, pour se porter où il serait nécessaire.
L’on passa le bois sans trouver nulle opposition de la part des ennemis ; mais sitôt que notre aile gauche en sortit, ils firent grand feu du fort le pus proche, tant de leurs canons que de leurs mousquets. Cela ne nous empêcha pas de nous mettre en bataille, et d’aller à eux fort résolument. En abordant le fort de leur aile droite, nous essuyâmes encore une décharge qui tua la Fosse, capitaine de notre régiment, et quelques autres de ceux qui nous suivaient.
Epeville et plusieurs officiers (du régiment de Normandie) furent blessés. On entra dans le fort, qui n’était pas encore en défense, et après avoir fait lâcher pied à l’infanterie des ennemis, nous nous saisîmes de trois pièces de canon qui défendaient leurs lignes ; mais le duc de Lorraine, voyant notre infanterie s’avancer dans la plaine, détacha trois gros escadrons de cavalerie, dans l’espérance qu’ils nous passeraient infailliblement sur le ventre ; ce qu’ils nous eussent peut-être fait, quoique nous les attendissions de pied ferme, si le régiment de cavalerie d’Enghien, qui avait passé les lignes après nous, ne se fût avancé au grand trot pour aller les choquer ; ce qu’il fit si hardiment, soutenu de nous qui donnâmes avec lui, que les trois escadrons, après avoir été rompus, se retirèrent derrière le reste de leur aile droite, que nous allions charger avec la même vigueur, si le désordre de la nôtre ne nous eût obligés de nous contenter de garder les trois pièces de canon que nous avions prises. Pendant que nous faisions ce que je viens de dire, le sieur de Sauvebeuf, après avoir mis l’aile droite en bataille à la sortie du bois, alla donner avec son infanterie aux retranchements de l’aile gauche des ennemis, qui le reçurent si bien qu’après avoir tué la plupart des officiers qui menaient les hommes détachés de l’infanterie, les régiments même lâchèrent le pied ; ce qui engagea la cavalerie ennemie à sortir des retranchements pour charger la nôtre, qui, étonnée du désordre de notre infanterie, fit sa décharge de fort loin, et ensuite son caracol, pour se retirer au trot vers le bois ; ce qui obligea le duc de Longueville de donner lui-même avec ce qu’il avait de monde. La plupart des officiers de cavalerie, voyant qu’ils ne pouvaient faire revenir leurs gens à la charge, s’allèrent ranger auprès de lui, où l’action devint très animée. Plusieurs de ses gardes, qui combattaient devant lui, furent tués, et Montigny, enseigne, qui les commandait, blessé au bras. Le général lui-même se trouva aux coups de pistolet avec les ennemis. Gondreville, son écuyer, eut un bras cassé à côté de lui, et il agit si résolument, qu’il donna le temps à notre cavalerie de se rallier. Les ennemis, informés des désordres de leur aile droite, n’osèrent pousser les nôtres par la même raison qui nous avait retenu.

Après que les troupes des deux partis qui avaient fui se furent ralliées, la nuit vint, et obligea chacun de se tenir dans son poste, les deux armées croyant avoir eu du pire ; nous à cause que la plupart de notre aile droite avait été en déroute, et les ennemis parce que nous avions emporté les retranchements de la leur et pris trois pièces de canon. La nuit, il arriva une chose qui n’a guère d’exemple : c’est que le duc de Lorraine, faisant prendre les devants à son artillerie, car il n’avait point amené de bagage non plus que nous, se retira à Salins, et que le duc de Longueville, en même temps, faisant repasser les bois à son armée, retournait au lieu d’où il était venu ; les deux généraux pensaient avoir eu du désavantage. Le lendemain le reste de nos troupes arriva, et nous eûmes l’avis de la retraite des ennemis ; ce qui nous fit retourner au champ de bataille, et nous rendit maître des morts, montant de notre côté à cinq ou six cents, et de celui des ennemis à près de mille. Ce retour, joint aux trois pièces de canon que nous avions gagnées, nous donna l’honneur du combat.
(Mémoires d'Henri Campion, année 1638)

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