vendredi 23 octobre 2009

Les "dragons" de Tilly - Tilly's "dragoons"


Vers 1600, le régiment de cuirassiers de Tilly reçut le nom de dragons, appellation qui se vulgarisa ensuite dans les armées impériales, et s'appliqua aux troupes qui combattaient indifféremment à pied et à cheval.

Voici l'anecdote à l'origine de cette appelation, tirée de "Tilly ou la Guerre de trente ans", du comte de Villermont (1860).


In 1600, the Tilly' cuirassiers were named Dragon, a name which was later popularized in the imperial armies, and strove to troops who fought either on foot or horseback.

Here's the story (in french) behind this name, from "Tilly ou la Guerre de trente ans", by the comte de Villermont (1860).




Mais déjà Mercœur, plein de confiance dans les paroles de l'Archiduc, s'était mis en mouvement pour aller au secours de Canissa. Son armée se composait de dix mille hommes de cavalerie et de cinq régiments d'infanterie. Sa marche, gênée par le déplorable état du chemin et les difficultés de l'approvisionnement, fut si lente qu'en onze jours, il avait à peine franchi vingt lieues. A Smenze, i1 fut rejoint par différents chefs hongrois, dont l'arrivée fit monter ses forces à vingt-cinq mille hommes. Un conseil fut assemblé et l'on décida, d'un commun accord, que le ravitaillement de Canissa étant impossible, à cause de la destruction des routes, on essaierait de détourner de cette place l'attention de l'ennemi, et de l'attirer hors de ses positions pour l'attaquer ensuite avec avantage. Après trois jours de marche pénible dans la vallée de Lormos, les impériaux aperçurent devant eux une nombreuse cavalerie couronnant les hauteurs et barrant la route avec deux pièces de canon. Sans s'arrêter, Mercœur donna l'ordre à Tilly de balayer le passage avec ses cuirassiers, soutenus par un détachement de mousquetaires, et se prépara lui-même à seconder ce mouvement. Tilly s'acquitta parfaitement de sa mission. A la tète de ses Wallons, il gravit rapidement la hauteur, sous un feu plongeant d'artillerie, charge la cavalerie turque, la met en désordre, sabre les canonniers sur leurs pièces, s'empare de celles-ci et les tourne contre l'ennemi. Les Turcs essaient à plusieurs reprises de se reformer ; mais Tilly ne leur en laisse pas le temps, il les culbute chaque fois qu'ils veulent tenir tête, les suit de colline en colline, l'épée dans les reins, et les force de se réfugier, à toute vitesse dans leur camp. La nuit seule empêcha les impériaux de poursuivre plus loin leurs avantages. Le lendemain, les Turcs reprirent l' offensive et le combat dura plusieurs heures, sans qu'aucun des deux partis pût s'attribuer la victoire. Mais, à dater de ce moment, Ibrahim évitant avec soin toute action générale, se contenta de harceler l'armée chrétienne par de continuelles attaques de détail. Dans un de ces nombreux engagements, Tilly se couvrit de gloire. Il s'était rendu au devant d'un détachement de 300 cuirassiers, qui arrivaient des Pays-Bas pour compléter son régiment. Au retour, comme il traversait une épaisse forêt située dans le voisinage du camp impérial, il se vit tout à coup enveloppé par une bande de 3,000 Tartares qui, sortant de tous côtés avec d'horribles clameurs, accablèrent la petite troupe d'une grêle de flèches. Mais au premier signe de danger, Tilly avait fait mettre pied à terre à ses gens, et, les formant en carré, il tint l'ennemi en respect par un feu nourri de mousqueterie. Aux volées de flèches succédèrent des charges répétées de cavalerie qui vinrent se briser contre la muraille de fer des cuirassiers wallons. Ce glorieux, mais inégal combat, durait déjà depuis plusieurs heures, lorsque apparut un régiment de cavalerie, envoyé par Mercœur, dont l'attention avait été éveillée par le bruit de la fusillade. A l'approche de ce renfort, les Tartares se dispersèrent dans les profondeurs de la forêt, laissant trois cents morts et blessés sur le champ de bataille. Tilly n'avait guère perdu qu'une dizaine des siens, mais frappé lui-même d'une flèche au pied, il fut plusieurs jours hors d'état de combattre.

1 commentaire:

  1. Intéressant. Donc on peut sans problème opposer les Impériaux aux Ottomans. C'est bon à savoir :o)

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